Les cégeps doivent être partie prenante des débats

LA POCATIÈRE — Comme directeur du Cégep de La Pocatière, monsieur Claude Harvey ne se sent pas très concerné par la quatrième rencontre préparatoire au Sommet sur l’enseignement supérieur qui s’est tenu à Rimouski en fin de semaine. Ces rencontres, dit-il, sont largement dominées par la question de frais de scolarité aux universités.

Monsieur Harvey ne nie pas l’importance d’un tel exercice et souhaite que les cégeps soient considérés lors du sommet de février comme « une partie très importante de l’enseignement supérieur. »

« On a parlé beaucoup de gratuité scolaire, mais les cégeps sont gratuits », ajoute-t-il. Comme directeur d’un tel établissement, M. Harvey a bien plus à gérer les études et les coupes budgétaires. Contrairement aux universités, « quand on subit des coupes on ne peut pas se reprendre sur les frais d’inscription », explique M. Harvey.

Claude Harvey n’a pas été invité à participer à la rencontre préparatoire. Toutefois, la Fédération des cégeps était présente. Son président-directeur général, M. Jean Beauchesne, croit que « cette rencontre pré-Sommet est une belle occasion de rappeler que, si on lui en donne les moyens en matière d’enseignement et de recherche, le réseau collégial public peut accroître encore davantage son apport au développement scientifique, social, économique et culturel de toutes les régions du Québec. »

La recherche

Le financement de la recherche est un autre point majeur de ces rencontres. Or, comme l’explique Claude Harvey, contrairement aux universités où la recherche fondamentale est financée par des fonds de recherche, dans les cégeps ce financement passe surtout par les Centres collégiaux de transfert technologique (CCTT). Cette recherche appliquée se fait en partenariat avec les entreprises. Elle n’est pas soumise aux mêmes contraintes financières.

Dans un communiqué, la Fédération des cégeps demande que la recherche soit reconnue dans le modèle de financement des collèges. « Ceci viendrait minimalement corriger l’incongruité qui fait qu’en 2013 aucun financement statutaire autre que celui des CCTT n’ait été encore alloué à la recherche collégiale. »

La Fédération ajoute que non seulement doit-on aider les collèges en région à attirer de nouveaux étudiants, mais il faut aussi permettre le maintien des programmes à faibles effectifs, préserver les exclusivités de certains programmes en région et favoriser le recrutement d’étudiants internationaux.