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Les commerces locaux « apprivoisent » le web

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LA POCATIÈRE / SAINT-PASCAL – La fermeture définitive de la bannière L’Ensemblier a ramené à l’avant-plan l’importance des boutiques en ligne pour le commerce de détail. Pendant que la SADC tente d’accompagner les entreprises concernées dans la région à se lancer dans cette aventure, d’autres, font déjà un bon usage des médias sociaux, si ce n’est la vente directe.

Depuis le début de 2015, la SADC du Kamouraska a fait du commerce en ligne son cheval de bataille. Le printemps dernier, une conférence de François Charron sur le sujet était proposée au Cégep de La Pocatière. Par la suite, deux stagiaires se sont penchés sur cet enjeu durant la saison estivale. « Le manque de ressources humaines et financières sont souvent les principales raisons qui expliquent pourquoi les entreprises ne sont pas sur le web », de résumer Brigitte Pouliot, directrice générale de la SADC du Kamouraska.

Le premier stagiaire, Tristan Hudon, aura aidé 23 entreprises à maximiser leur page Facebook, leur site web ou même leur référencement. Le deuxième, Samuel Collard, a travaillé sur un document de référence au niveau du marketing web, un outil qui sera déployé sous peu. Un bottin des ressources professionnelles de la région en mesure d’appuyer les entrepreneurs dans leur aventure web, ainsi qu’un nouveau produit financier, le Prêt stratégie web, sont aussi du nombre des outils que la SADC a rendu disponible récemment. « On va poursuivre nos actions, on veut encore offrir du soutien technique », de marteler Brigitte Pouliot.

Marketing web

Bien avant son stage à la SADC, Samuel Collard a collaboré pendant deux ans avec les propriétaires de la Boucherie Rossignol, à titre d’employé. Site internet, référencement sur Google, médias sociaux, rien n’a été négligé. Les résultats ont été instantanés. « On a fait une promo Facebook sur les ailes de poulet pour le Super Bowl. Les gens sont débarqués comme jamais », racontait-il.

Fort de son expérience à la Boucherie Rossignol, Samuel Collard croit qu’il est possible d’aller chercher un maximum de visibilité sur le web, avec peu de moyens. « À mes débuts chez Rossignol, on a fait une vidéo qui a été visionnée plus de 10 000 fois en moins de deux semaines. Le tout a été filmé et monté avec un iPad », s’exclamait-il (voir vidéo). Depuis, alimenter la page Facebook de l’entreprise est devenue une seconde nature pour les employés de la Boucherie Rossignol. « On annonce nos nouveautés, on les partage sur Facebook et les gens réagissent », de confier Lynda Landry.

Commerce en ligne

Chez Rona Camille Dumais de Saint-Pascal, l’entreprise ne figure pas encore sur les médias sociaux. Par contre, elle n’a pas tardé à faire du commerce en ligne. Depuis cinq ans, l’entreprise vend sur le web.

Autodidacte dans le domaine, Benoît Dumais parle avec passion de son expérience. « On a mis l’emphase sur l’outillage et la machinerie à bois spécialisée. On avait des produits exclusifs et on voulait se servir d’internet pour propulser nos produits hors-territoire », confiait-il. Un peu de publicité sur des forums de discussion bien ciblés et le nom Camille Dumais s’est rapidement imposé sur la toile. « Aujourd’hui, 80% de tout ce qu’on vend dans ce département là est vendu à l’extérieur de la région, grâce au web. Envoyer des palettes à Québec ou Montréal, c’est du quotidien pour nous », de déclarer Benoît Dumais, précisant du même coup que les ventes en ligne permettent de garder un volume de marchandise en magasin qui autrement ne serait pas disponible localement.

Conscient que ce virage nécessite de l’investissement en temps et en argent pour une entreprise, Benoît Dumais reste convaincu qu’il est nécessaire pour les entrepreneurs de faire des affaires en ligne. « Qu’est-ce que tu fais le soir? Tu regardes ta tablette, tu cherches ce que tu veux et où tu peux l’acheter. Si t’es pas sur google, t’existe pas », concluait-il.