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Les coupures dans les écoles privées ne feront pas économiser le gouvernementmaurice_gagnon20141008

LA POCATIÈRE — Le gouvernement du Québec n’économisera pas d’argent en réduisant le financement des écoles privées, au contraire il provoquera un déplacement d’élèves vers le secteur public, ce qui entraînera des coûts additionnels, croit le directeur général du Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, M. Martin Frenette.

Le quotidien La Presse rapportait récemment que le gouvernement du Québec prévoit couper d’au moins 50 % le financement accordé aux écoles privées. La position de M. Frenette devant cette menace rejoint celle de la Fédération des établissements d’enseignement privé qui soutient que « la vaste majorité des élèves du privé migreraient vers le réseau public. » « Les parents qui envoient leurs enfants dans une école privée subventionnée paient près de 600 M$ par année en frais de scolarité, ce qui représente une économie substantielle pour l’État », a fait valoir la Fédération dans un communiqué. Les élèves du public sont financés à 100 % par les deniers de l’État.

La Fédération cite une étude de la faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke réalisée en 2013 voulant qu’une hausse de 1000 $ des droits de scolarité pousse le tiers des élèves vers le public. De 1000 $ à 2000 $, ajoute la Fédération, ce serait les deux tiers. La majorité des écoles privées subventionnées comptent moins de 600 élèves. En perdant la majeure partie de leurs élèves vers le réseau public, elles ne pourront pas survivre, avance même l’organisme regroupant 190 établissements autonomes fréquentés par 110 000 élèves.

Sans analyses d’impacts

Martin Frenette demeure néanmoins optimiste, puisque cette annonce a été faite, dit-il, sans analyses d’impacts. Il ne croit donc pas que le gouvernement va aller de l’avant avec de telles coupes. Même chose pour un éventuel arrêt du transport scolaire. « Ce serait la mort des institutions d’enseignement privé. Ça ne tient pas la route », dit-il. N’empêche, ajoute-t-il, qu’il faut demeurer vigilant, que la Fédération suit le dossier de près et qu’elle demeure très active.

Monsieur Frenette souligne aussi la baisse démographique qui affecte le milieu de l’éducation. Les établissements ne roulent pas sur l’or, dit-il. Advenant des coupes budgétaires, il faudra couper à l’interne ou refiler la facture aux parents, ce qui dans les deux cas a des limites. Le Collège de Sainte-Anne, poursuit le directeur général, possède un fonds accumulé qui lui permettrait de survivre un certain temps, mais à long terme c’est inquiétant.