C’est la mode. On veut tout centraliser. On néglige nos régions, mais à quel prix?
Il faudrait peut-être commencer à penser que les grandes villes n’ont pas assez d’emplois ni de logements pour accueillir tous les gens des régions… Veut-on vraiment fermer les petites municipalités et déplacer toutes ces familles en ville et ainsi accroître la pauvreté et la misère dans les grands centres? Voir le prix des logements monter en flèche à cause de la demande? Bien sûr que non! Alors, pourquoi ne pas protéger et valoriser la vie en région? Certains emplois ne sont tout simplement pas déplaçables: tourisme, agriculture, pêcherie… Ces travailleurs ont besoin de services locaux: épiceries, écoles, garderies…À vouloir tout couper, tout centraliser, on est en train de dévitaliser les régions et de tuer l’économie. Au lieu de partager la richesse, de faire prospérer nos ressources, on crée de la pauvreté et de l’insécurité économique. On est prêts à investir des millions dans le Plan Nord qui va créer une poignée d’emplois (ne me comprenez pas mal, je suis pour toute création d’emplois) et en même temps on va couper des milliers d’emplois dans le réseau de la santé. Des cadres? Pffff! Vous n’avez rien compris si vous croyez vraiment à cette chimère… Les postes de cadres « abolis » sont toujours occupés par les mêmes personnes « qui se remplacent elles-mêmes temporairement ». La majorité des cadres vont se replacer dans le nouveau réseau à plus haut salaire et les autres n’auront pas de problème à se trouver un poste comme adjoint des premiers nommés… les vraies coupures vont avoir lieu dans les soins directs aux patients.
Le ministre a dit qu’il n’y aurait pas de suppressions de postes en soins directs suite à la loi 10… c’est vrai. Ce qu’il ne dit pas c’est que c’est suite au dépôt du budget et du projet Optilab que ces coupures auront lieu. Le résultat est le même, mais la population se fait berner. L’équilibre régional est fragile. Des suppressions de postes, ça veut dire moins de pouvoir d’achat local, donc moins de commerces et moins de services, ça veut dire aussi des familles qui déménagent donc la survie des plus petites écoles et de leur service de garde est menacée. Moins de payeurs de taxes = moins de services municipaux ou une augmentation des taxes pour conserver les services…
En région, nous sommes tous reliés. Nous devons nous serrer les coudes et nous battre pour nos régions!
Kate Vézina, Mont-Carmel.
