Les dépanneurs demandent une commission parlementaire sur la contrebande du tabac

SAINT-PASCAL – À l’occasion de la campagne électorale, l’Association canadienne et québécoise des dépanneurs en alimentation (ACDA-AQDA) fait une tournée de 33 villes du Québec pour rallier les candidats de tous les partis politiques à la tenue d’une commission parlementaire sur la contrebande de tabac.

Le mercredi 26 novembre, des propriétaires se sont réunis à l’Épicerie Christian et Lise de Saint-Pascal pour recevoir des mains de M. Odina Desrochers, délégué du vice-président de l’ACDA, une lettre d’appui des candidats péquistes et adéquistes du comté de Kamouraska-Témiscouata. M. Desrochers affirme que les deux partis se sont engagés officiellement à forcer la tenue d’une commission parlementaire pour « dégager des pistes de solutions rassembleuses afin de contrer de façon définitive ce fléau ».

M. Desrochers expliquait aux propriétaires que juste avant le déclenchement des élections, la commission parlementaire devait être mise sur pied après qu’une motion de l’opposition ait été déposée en chambre. « Nous sommes en tournée pour sensibiliser les candidats de tous les partis », explique-t-il. En date du 26 novembre, après trois semaines de tournée, un seul candidat libéral avait ajouté son nom à l’engagement.


À droite, M. Odina Desrochers s’entretient avec les propriétaires et représentant de dépanneur.

Inquiétudes

Les épiciers sont inquiets. La contrebande de cigarettes leur fait mal. Les pertes peuvent atteindre jusqu’à 40 % du chiffre d’affaires. Selon M. Desrochers, un dépanneur ferme ses portes au Québec par semaine et la contrebande de cigarettes est l’un des principaux facteurs de ces fermetures. « Ce n’est pas juste pour les cigarettes, mais pour tout ce qui vient avec », explique M. Christian Jalbert, épicier. « Si les gens n’entrent pas pour acheter des cigarettes, ce sont les ventes de gommes, de chocolats et de boissons qui déclinent aussi », ajoute-t-il.

Les épiciers dénoncent aussi l’abus fait par le gouvernement en ce qui concerne leur surveillance. « Nous avons dû cacher nos cigarettes à cause de la nouvelle loi et c’est nous qui avons dû payer pour ça. Le gouvernement n’a rien déboursé. De plus, nous sommes constamment surveillés pour la vente de cigarettes aux mineurs », bouillonne M. Jalbert. « Nous avons l’impression que c’est nous les criminels », ajoute-t-il.

De fait, une étude révèle que 36 % des mégots retrouvés sur les terrains avoisinants les cours d’école sont originaires de la contrebande. « C’est une perte de 500 M$ par année pour le gouvernement du Québec », ajoute M. Desrochers.

La tournée se poursuit jusqu’à la fin de la présente campagne électorale.