LA POCATIÈRE — Elles s’appelaient Marie Ariot, Anne Barillet, Jeanne Chartier, Catherine de Baillon, Charlotte Joly, Jeanne Savonnet… Elles étaient, en fait, 36 Filles du Roy venues de France, à s’établir sur la Côte-du-Sud, entre Beaumont et Rivière-Ouelle. Trois cent cinquante ans après leur arrivée, ce sont ces mères de la nation que la Société historique de la Côte-du-Sud a célébrées les 28 et 29 septembre à La Pocatière et Rivière-Ouelle.
Près de 400 personnes ont pris part à l’une ou l’autre ou même à l’ensemble des activités prévues durant la fin de semaine. Pour le président du comité organisateur, André Bérubé, l’événement est sans contredit « un succès sur toute la ligne. » Une douzaine de familles souches avaient répondu favorablement à l’invitation de la Société historique, ce qui a fait que des descendants de Filles du Roy provenant de partout au Québec, mais également des États-Unis, du Nouveau-Brunswick, du Manitoba et de l’Alberta, étaient présents, dit-il.
Conférences
Samedi, les participants ont pu assister aux conférences sur des sujets aussi variés que la venue des Filles du Roy, la naissance des seigneuries et des paroisses, l’alimentation et les modes culinaires aux 17e et 18e siècles, les coutumes religieuses, la petite vérole, les Français au Bas-Saint-Laurent avant 1700 ou encore sur la pêche aux marsouins, avec toujours en toile de fond la présence des Filles du Roy. De 1663 à 1673, elles ont été près de 800 à quitter différents milieux de la France : l’Hôpital de la Salpêtrière et autres orphelinats, pour traverser l’océan par bateau dans des conditions difficiles et à s’établir chez nous, contribuant de façon significative au peuplement de l’Amérique française.
Au-delà des festivités, explique Gaétan Godbout, président de la Société historique, l’événement voulait réhabiliter dans l’opinion publique la réputation de ces femmes dévouées et courageuses, souvent taxées à tort d’avoir été des filles de joie. Ce sont plutôt les mères de la nation québécoise que les participants ont pu mieux connaître. D’ailleurs quelques représentantes de la Société d’histoire des Filles du Roy ont pris part aux activités, dont le banquet du samedi soir, servi au Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière suivi de la comédie musicale « À l’époque des Filles du Roy », par la troupe Dans le temps, à la Salle André Gagnon.
Le dimanche, une messe d’Action de grâce a été célébrée par Mgr Yvon Joseph Moreau à l’église de Rivière-Ouelle. Elle était suivie d’une criée des âmes et d’une cérémonie souvenir au cimetière. Finalement, retour au Collège pour le dîner de l’amitié.