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Les oiseaux se cachent : Un agréable jeu de cherche et trouve

L’enquête théâtrale déambulatoire « Les Oiseaux se cachent » est présentée tous les dimanches soirs jusqu’au 25 août à Saint-Pacôme. Photo : Andréanne Lebel.

Déjà trois étés que le Théâtre La Bacaisse et l’auteur Maurice Gagnon unissent leurs forces pour offrir une enquête théâtrale déambulatoire unique dans les rues de la capitale du roman policier. Cette année, avec « Les oiseaux se cachent », l’équipe ramène les participants dans le Saint-Pacôme du début des années 60, au croisement de « La Grande Noirceur » et de la « Révolution tranquille. »

Cette toute nouvelle intrigue policière, qui n’a aucun lien avec « Le cadavre du meunier » présenté les deux étés précédents, a été de nouveau imaginée par l’auteur Maurice Gagnon. Elle est présentée tous les dimanches, à raison de deux représentations par soir, depuis le 21 juillet dernier.

Le nœud de l’histoire : une enseignante à la retraite retrouvée morte dans son appartement. La scène laisse présager qu’elle se serait étouffée en mangeant, mais l’enquêteur responsable du dossier n’y croit pas. Accompagné d’une équipe d’apprentis enquêteurs, vous, ce dernier se donne pour mission de débusquer le meurtrier. Les principaux suspects : les deux dernières personnes à avoir vu la victime en vie, soit l’inspecteur d’école et la nouvelle institutrice du village.

Critique

Depuis la première représentation, une centaine de personnes par soir ont participé aux deux représentations des « Oiseaux se cachent » à Saint-Pacôme. Principalement des touristes, dans une proportion d’environ 80 %, aux dires de la metteure en scène, Melissa Bouchard.

Pourtant, le produit a clairement de quoi plaire aux « locaux. » Originaire de Saint-Pacôme, l’auteur Maurice Gagnon connaît très bien l’histoire de sa localité et ne se gêne pas pour ramener certains bâtiments de la municipalité à leur vocation d’origine. C’est le cas de l’édifice municipal qui redevient le couvent des sœurs de la Charité, le temps de deux scènes. Les références à la géographie régionale sont également d’autres éléments du récit qui parleront davantage aux apprentis enquêteurs kamouraskois qu’aux touristes provenant de l’extérieur.

Quant à l’intrigue elle-même, son universalité la rend accessible à toutes les formes de public. Les indices permettant au spectateur de dénouer l’enquête s’imposent d’eux-mêmes au fil du récit, ce qui permet de s’abandonner entièrement au jeu des acteurs, sans trop se casser la tête à essayer de deviner qui est le meurtrier.

Au chapitre de la mise en scène, Melissa Bouchard fait une fois plus la démonstration qu’elle maîtrise très bien ses époques, que ce soit par l’habillement, les accessoires ou même les coiffures des personnages. De plus, le choix de faire réciter les dialogues des personnages dans un français soutenu, alors que le niveau de langage des gens de Saint-Pacôme de cette époque devait plutôt s’apparenter à celui des « Belles-sœurs » de Michel Tremblay, nous permet de bien nous projeter dans un passé pourtant pas si lointain que l’environnement finit toujours par trahir lorsque nous posons nos yeux ailleurs que sur les comédiens.

Bref, s’il existe qu’un seul défaut aux « Oiseaux se cachent », c’est la durée de l’enquête, plus ou moins 1 h. Une scène de plus ou même un personnage supplémentaire auraient été les bienvenus afin de prolonger notre plaisir de quelques minutes.

L’enquête théâtrale déambulatoire « Les oiseaux se cachent » est présentée à 18 h 30 et 20 h 30 tous les dimanches soirs jusqu’au 25 août. Une supplémentaire aux mêmes heures est prévue le samedi 24 août.