Jean-Philippe Dionne, entraîneur-chef (2006-2017)
Beau temps, mauvais temps, on pratique, on joue. Ça prend de la détermination. Il y a le vent de côté de septembre, la pluie « frette » d’octobre, les premières neiges de novembre. Mais les gars s’amusent quand même malgré ça, malgré les blessures et les ecchymoses, même si les blessures sont moins fréquentes qu’on pourrait le penser. Aux premières neiges, on les voit glisser sur le terrain comme des enfants de six ans! Mais avant le terrain synthétique, la bouette et la vase étaient souvent du lot. Ça pouvait prendre parfois dix jours ou deux semaines avant que ça rentre dans l’ordre. Le terrain synthétique, quand il est arrivé, c’était magique! Il peut maintenant pleuvoir toute la nuit et ça va se drainer numéro un. S’il neige, ça fond dans la journée et on embarque sur le terrain le lendemain. Nos Phénix jouent sur le terrain synthétique, les Gaulois de l’ITAQ et du Cégep de La Pocatière également, le soccer et tous les élèves de l’école vont aussi utiliser le terrain à un moment ou l’autre dans leur cours d’éducation physique. L’investissement est rentabilisé depuis longtemps.
Réjean Théberge, entraîneur-chef (2004-2005)
L’objectif ultime qu’on cherchait, c’était la cohésion d’équipe, la réussite au-delà de la victoire. Trop souvent, dans les sports de compétition, c’est la victoire en premier, ce qui fait que d’un point de vue émotif, lorsque le joueur n’a pas gagné, il est triste, il se sent comme un zéro. Nous, notre message, c’était : « Non, t’as grandi dans la défaite. Et même si tu n’as pas remporté le match d’aujourd’hui, t’as gagné autre chose : la camaraderie, l’amélioration de toi-même et de tes capacités sportives! » Dans tous les sports de compétition ou jugés, c’est le plaisir qui compte, celui de l’action et celui de partager avec les autres. Tout ça était à prendre en compte pour les Phénix, mais aussi le côté académique. Certains de nos joueurs ont déjà été sanctionnés toute une année, et ce n’était pas très bien accueilli. Mais il fallait être cohérent dans l’application de nos règlements et pour ça, parfois, il fallait accepter de laisser la victoire de côté. Le football scolaire, c’est tout ça, un équilibre entre le sport et l’éducation.
Michel Harvey, annonceur maison (2001-2016)
La participation de tous les joueurs dans l’équipe, c’est ce qui est beau au football. Que ce soit une passe captée ou une course au sol, c’est un sport à la fois physique et intelligent. Sur le terrain, il n’y a pas de place pour l’improvisation. Si quelqu’un dans l’équipe ne fait pas sa job comme il faut, un autre joueur va en payer le prix. Mais ça, ça prend de bons entraîneurs pour montrer aux jeunes la rigueur qu’ils doivent avoir. Au fil des ans, j’ai vu la progression des joueurs. J’ai souvent été estomaqué devant les jeux que ces jeunes-là réalisaient. J’aurais pu être dans la cabane surélevée pour annoncer, mais je préférais être sur les lignes de côté, là où ça se passe, même si je me suis fait ramasser quelques fois par des joueurs qui s’approchaient trop. [Rires] Mais quand tu as la chance de voir le jeu d’aussi près, tu sens que tu fais partie de l’équipe. Et c’est là aussi que tu réalises toute la discipline que ça demande aux jeunes pour jouer.
Nancy Milliard, chronométreuse (2001-2016)
Avant le football, les gars regardaient le succès de mes filles au volley-ball, et ils avaient le goût eux aussi de gagner. Le football, c’est ce que ça leur a apporté. Et au fil des ans, on a vu des joueurs Phénix qui ont poursuivi le football au cégep et à l’université, et qui se sont démarqués de belle façon. Il y a eu Alexandre Hudon, qui a été repêché par les Carabins de l’Université de Montréal. L’ascension remarquable de Vincent Lévesque, qui a joué pour le Rouge et Or de l’Université Laval et qui a remporté la Coupe Vanier, c’est unique! Et aujourd’hui, on surveille un Samuel Adjin qui évolue au collégial pour le CNDF (Notre-Dame-de-Foy). Ces gars-là sont tous des joueurs qui ont cru au football, qui se sont investis, et qui sont devenus des figures marquantes et positives en se servant du sport comme levier pour leurs études. Ils ont donné de l’espoir à toute une génération de garçons qui ont vu dans leurs victoires la possibilité de gagner, comme les filles au volley.