LA POCATIÈRE / SAINT-PASCAL – Les épiciers de la région sont catégoriques, ils font de la place aux produits régionaux sur leurs tablettes. De ce nombre, les framboises, que certains croient pourtant négligées.
Dans un article de La Presse publié le 22 juillet dernier, plusieurs producteurs maraîchers craignaient que les framboises du Québec ne se retrouvent pas sur les tablettes des épiceries, cet été. La semaine dernière, les framboises importées des États-Unis dominaient dans les circulaires des principales chaînes comme Loblaws (Provigo) et Metro, une situation que déplorait la directrice générale de l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec, Mme Yourianne Plante.
Après vérification auprès des épiceries régionales représentant ces bannières, force est de constater que la situation mérite d’être nuancée.
Livraisons moins fréquentes
Chez MetroPlus Lebel, le directeur Simon Lebel est catégorique, des framboises du Québec, il en commande, mais il n’en reçoit pas toujours. « La distance nous affecte, car on est loin de l’entrepôt. Chez nous, on livre en moyenne trois fois / semaine, alors qu’en ville, près de l’entrepôt, c’est tous les jours », précisait-il.
« Cette semaine, le spécial sur les framboises américaines est le même que sur les framboises québécoises. Je vais en commander, mais vais-je en recevoir? » De là l’identification « en quantité limitée » que le consommateur peut apercevoir occasionnellement sur la circulaire.
Approvisionnement local
Quand le produit du Québec n’est pas disponible dans la chaîne de distribution habituelle, l’épicier a toujours le loisir de s’approvisionner localement, via un circuit court, mais « le produit local n’est pas là pour remplacer le produit en circulaire. Il est là pour répondre à une demande », de spécifier M. Louis Grenier, directeur du Provigo à Saint-Pascal.
« Les prix sont concurrentiels, mais le producteur local ne sera jamais capable d’accoter les Driscoll de ce monde. Et au final, c’est le consommateur qui a le dernier mot », d’ajouter Simon Lebel.
De plus en plus de produits locaux
Autant chez Metro à La Pocatière que chez Provigo à Saint-Pascal, les épiciers assurent que les produits locaux sont bien représentés sur leurs tablettes. « Le local, les gens en veulent et on en vend de plus en plus », insistait Simon Lebel, en citant l’exemple des têtes de violons, un produit exceptionnel qui lui a été proposé par une dame de la région. « On a toujours offert la possibilité aux fermes locales d’écouler leurs produits chez nous. On les expose au même endroit que les autres et on inscrit la provenance sur la carte de prix », de spécifier Louis Grenier, exemples à l’appui.
Bref, une belle ouverture que nos épiciers espèrent être entendues par nos producteurs locaux. « J’ai fait une tournée régionale il y a deux ans pour lancer le message aux producteurs qu’on est très ouvert à avoir leurs produits sur nos tablettes. Quand la qualité est là, c’est sûr qu’on va leur faire une place de choix chez nous », concluait Simon Lebel.

