Le Réseau des Organisateurs de Spectacles de l’Est-du-Québec (ROSEQ), dont font partie la Corporation régionale de la Salle André-Gagnon et les Arts de la Scène de Montmagny, demande à la ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy, des directives claires dans les meilleurs délais. Le ROSEQ demande au Ministère de suspendre dans les meilleurs délais les activités des salles de spectacles professionnelles et reconnues, et ce, jusqu’au 31 août 2020.
La ministre laissait entendre récemment qu’elle présenterait son plan seulement en juin. L’attente jusqu’au mois de juin menace plusieurs membres du ROSEQ durement touchés par la crise en fonction de leur engagement.
« Une orientation claire est nécessaire pour les membres du ROSEQ afin qu’ils puissent travailler en harmonie avec les acteurs du milieu du spectacle, avec qui ils entretiennent une relation d’affaires depuis 40 ans. Nos salles souvent intimistes et les engagements que nous avons pour les spectacles du Réseau d’été qui doit débuter en juin ne nous permettent pas d’attendre pour être fixés. En effet, les réalités professionnelles de la diffusion impliquent un travail de plusieurs semaines, tant au niveau de la mise en marché des spectacles que de la logistique entourant leur tenue. De plus, les ventes de billets sont actuellement au point mort et une étude Léger 360 commandée par RIDEAU et publiée ces derniers jours, brosse un portrait pessimiste sur l’intention des gens à se réunir dans une salle de spectacle », explique Frédéric Lagacé, directeur général du ROSEQ.
Premiers touchés, derniers fixés
Le secteur de la diffusion de spectacles et par extension tout le milieu artistique ont été les premiers touchés par la crise qui sévit et ont dû cesser la totalité de leurs activités dès le 12 mars. Pourtant, le milieu est toujours laissé dans le flou et sera, selon toute vraisemblance, un des derniers secteurs à être relancé ou à obtenir des directives de déconfinement.
« Au cours des dernières semaines, le ROSEQ a multiplié les communications auprès du gouvernement afin d’obtenir des perspectives claires de travail, mais en vain. Nous serions fiers de travailler avec le ministère de la Culture pour trouver des pistes à emprunter face à la situation critique que nous vivons et ainsi participer activement à la solution. L’attente jusqu’au mois de juin est insoutenable pour nous : je suis inquiète comme présidente de l’effet dévastateur que cela peut avoir pour nos membres et leur organisation », s’inquiète Josée Roussy, présidente du ROSEQ et directrice de CD Spectacles de Gaspé.
Distanciation sociale non viable
Il est évalué que l’application de mesures de distanciation dans les salles de spectacles forcera les diffuseurs à réduire leurs nombres de places de plus de 75%. Par exemple, une salle de 250 places, jauge maximale dans le Réseau d’été, pourra accueillir tout au plus 62 personnes. La diffusion d’un seul spectacle demandera également un protocole sanitaire complexe qui entraînera des coûts importants. C’est tout un modèle d’affaires qui est remis en question et c’est pourquoi il est essentiel que les diffuseurs puissent disposer de directives conséquentes du gouvernement qui vont leur permettre de poursuivre leurs activités professionnelles dans le respect de tous les acteurs et du public qui est lui aussi laissé dans le flou.