L’essor des distilleries sur la Côte-du-Sudyves_hebert20150825

À la fin des années 1790, les marchands britanniques importent leur savoir et leur savoir-faire dans la colonie. Plusieurs se tournent vers l’industrie du bois. Mais certains s’orientent vers l’industrie des boissons alcoolisées, ce qui représente tout un défi. C’est le cas de Thomas Wilson à Saint-Roch-des-Aulnaies et des frères Harrower à Saint-Jean-Port-Joli. 

Mais auparavant, le commerçant de Québec François Boucher (1730-1816) tente de faire fortune dans ce domaine dans la région. Avec son fils Louis-Michel, il ouvre un magasin à Saint-Thomas-de-la-Pointe-à-la-Caille, un autre à Kamouraska et même une petite distillerie à Saint-Roch-des-Aulnaies. À la suite de difficultés financières, son entreprise ferme ses portes en 1799.

Le commerce de l’orge et des grains est pourtant florissant à l’époque. Entre 1787 et 1800, Thomas Wilson exploite à Saint-Roch-des-Aulnaies une distillerie-savonnerie et une manufacture de poudre à cheveux. De leur côté, Robert Harrower et ses frères Charles et David exploitent une distillerie à Saint-Jean-Port-Joli en bordure de la rivière Trois-Saumons. Ces installations feront l’objet d’une gravure réalisée par J. et C. Walker, laquelle sera publiée en 1815 dans La description topographique du Bas-Canada de Joseph Bouchette. L’entreprise des Harrower dure une trentaine d’années. Les sépultures de Robert et David Harrower se retrouvent aujourd’hui dans le cimetière protestant de Trois-Saumons à la limite nord-est de L’Islet. 

Le grenier de la Côte-du-Sud attire bien sûr d’autres marchands. Après avoir acquis la seigneurie de L’Islet-Bonsecours, le marchand de Québec James McCallum (1762-1825) s’associe avec le marchand Pierre Casgrain de Rivière-Ouelle et en profite pour acheter d’importantes quantités d’orge pour approvisionner la distillerie et la brasserie que possède John Young à Québec.