Le Camp Canawish de Rivière-Ouelle aura permis à de nombreux jeunes tabassés par un trouble de comportement ou par un proche de se relever d’une dure étape de leur vie, d’être écoutés et surtout de vivre un séjour où seul l’amusement est roi. C’est le cas de Patrick Gosselin qui s’est confié dans le livre « FILS DE BOURREAU », publié aux Éditions La Semaine.
Patrick Gosselin est le fils aîné de Paul Gagnon, alias le « bourreau de Beaumont ». Interviewé dans le film « Les Voleurs d’enfance », de Paul Arcand, il crevait l’écran. En 2008, ses confidences, recueillies par Anne-Marie Simard, sont publiées. Un court chapitre est consacré au plus bel été que l’enfant martyr aura vécu dans sa jeunesse et il s’est passé au Camp Canawish. C’était en juillet 1989. Il avait sept ans.
Dans son livre, nous pouvons lire ceci : « Pendant la journée, on fait des jeux d’aventure, de la baignade et du canot […] Ici, j’ai des vêtements propres et je ne sens pas mauvais. Je suis relax, je m’amuse et je n’ai peur de personne. J’ai plein d’amis et personne ne rit de moi. En plus, je ne fais plus pipi au lit. Pour la première fois de ma vie, je suis vraiment heureux. »
Des années plus tard, Patrick Gosselin devient technicien pour le film de Denys Arcand, « L’Âge des ténèbres », dont une partie a été tournée à Rivière-Ouelle. L’impression de déjà-vu émerge. Lorsqu’il aperçoit l’enseigne de Canawish, il se rappelle alors son été passé autour du feu de camp, des collations du soir et des huttes en branches de sapin.
La « Maison des Jésuites » où s’est déroulé le tournage de « L’Âge des ténèbres » et une aire de repos du Camp après le passage des campeurs.
Des milliers d’autres
Patrick Gosselin fait partie des milliers de jeunes qui ont vécu l’expérience Canawish. Tous les moniteurs, sans exception, auraient des heures d’histoires à raconter sur ce qu’ils ont vécu en compagnie de ces jeunes. Plusieurs vous raconteront le soulagement que ces enfants avaient de manger à leur faim et d’avoir comme préoccupation première de s’amuser. Certes, les enfants de Canawish n’ont pas tous vécu l’horreur dans leur vie, mais tous ont vécu la mission première du camp, soit celle d’un milieu normalisant l’intégration sociale.