Lucie Anctil sur les traces de Stéphanie Savoie

Lucie Anctil. Photo : Maxime Paradis

Elle est déjà la seule fille à évoluer au sein de la Ligue de baseball région de Québec (LBRQ), à titre de receveuse. Qu’à cela ne tienne, Lucie Anctil de La Pocatière suit actuellement les traces de sa cousine, Stéphanie Savoie. Et si ce n’était du manque d’efficience de la bureaucratie française, elle aurait même pu représenter la France au prochain championnat du monde.

Une histoire de famille? Tout porte à croire que oui. Lucie Anctil devait avoir quatre ans, et elle jouait ses premiers matchs de baseball lorsque sa cousine Stéphanie Savoie, aussi originaire de La Pocatière, a joint l’équipe canadienne de baseball féminin. « Elle a toujours été mon inspiration. Elle jouait comme receveuse, et c’est la position que j’ai choisie – au départ, parce qu’il y avait toujours de la place; par la suite, parce que c’est là que je me sentais bien », explique Lucie.

À près de 15 années d’écart, les deux cousines ont des parcours qui diffèrent, mais qui ne sont pas dépourvus de ressemblances non plus. Toutes deux ont longtemps joué sans complexe avec les garçons. Dans le cas de Lucie, l’aventure se poursuit encore cet été avec les Industries Desjardins de Saint-Pascal, où elle est la seule fille de l’équipe et de la LBRQ.

« L’erreur, quand on est une fille et qu’on joue avec les garçons, c’est de vouloir être aussi forte qu’eux. C’est physiquement impossible : on ne pourra jamais frapper aussi loin, ou encore lancer aussi puissamment. Par contre, on peut rivaliser d’intelligence en étant plus technique que physique », déclare avec assurance Lucie, que ses coéquipiers considèrent être du même calibre qu’eux, sinon supérieur.

L’apothéose

Stéphanie Savoie a joint l’équipe nationale à l’âge de 18 ans. Jusqu’en 2015, elle a participé à trois coupes du monde, en plus des Jeux panaméricains à Toronto où l’équipe a terminé avec l’argent, à la suite d’une défaite en finale face aux Étatsuniennes. À deux reprises, elle a été nommée meilleure receveuse au monde. L’ensemble de ses exploits lui ont permis d’être la première athlète féminine intronisée au Temple de la renommée du baseball québécois en 2019.

À 20 ans, Lucie Anctil peut encore aspirer à autant de réussites que sa cousine. Installée depuis deux ans à Trois-Rivières, elle est de la première cohorte, composée des meilleures joueuses de baseball du Québec, à s’entraîner toute l’année au tout nouveau volet féminin de l’Académie de baseball du Canada. Elle concilie l’entraînement quotidien dans ce centre de haut niveau avec ses études au cégep de Trois-Rivières.

Faisant en plus partie de l’alignement Élite de l’équipe du Québec depuis deux ans, l’athlète pocatoise souhaite ardemment être recrutée pour représenter le Canada à la Coupe du monde. Si elle avait obtenu son passeport français à temps, c’est toutefois les couleurs de la France qu’elle aurait portées à la Coupe du monde féminine de baseball WBSC, prévue au Japon du 13 au 17 septembre prochain, puisque sa mère dispose de la nationalité française.

Heureusement pour Lucie, la partie n’est pas encore terminée, d’autres manches restent à jouer. À Halifax, du 27 au 30 juillet prochains, se tiendra le championnat national féminin. Lucie Anctil en sera à sa deuxième participation pour le Québec. « Les recruteurs pour faire l’équipe canadienne sont là; tout peut arriver. Je dirais donc que tout n’est pas encore joué », conclut-elle.

Lucie Anctil porte les couleurs de l’équipe Québec. Photo : Darryl Gershman