9 h, mercredi matin. Ingrid St-Pierre pourrait avoir encore la voix endormie, mais non, elle rayonne et ça transperce le combiné. En tournée partout dans la province, elle sera de retour pas trop loin de chez elle, le 23 novembre prochain à Montmagny. Elle y présentera son quatrième album Petite plage, un opus qui a bien failli ne jamais exister.
Ingrid St-Pierre ne s’en cache pas. Après chaque album, elle se remet en question. Une période de « doute » qu’elle qualifie de nécessaire avant de se relancer dans un processus de création. Après son troisième album Tokyo paru en 2015, ce doute qui l’a toujours stimulé est devenu un frein.
« Je voyais l’industrie de la musique changer et je suis devenue maman également. Est-ce que j’avais vraiment le goût d’aller de l’avant avec un quatrième album? Finalement, la réponse a été oui », résume l’artiste originaire de Témiscouata-sur-le-Lac, quartier Cabano au Témiscouata.
Amoureuse de son métier, Ingrid St-Pierre s’est investie corps et âme dans la réalisation de son quatrième album, Petite plage, paru en janvier dernier. Naviguant davantage dans les sonorités indie pop et électro, le disque débute sur une note plus aérienne, sans nécessairement renier l’univers plus dépouillé entendu sur les opus précédents de l’auteure-compositrice-interprète bas-laurentienne.
Cette orientation musicale, Ingrid St-Pierre avoue ne jamais se l’être permise auparavant, de peur de ne pas être cohérente avec ce qu’elle avait proposé jadis à ses fans. Grâce au réalisateur Philippe Brault, qui l’accompagnait également sur Tokyo, elle croit avoir trouvé le bon filon. « C’est un album très égoïste, car je l’ai fait dans l’objectif qu’il me plaise à moi. J’avais le goût de me rapprocher des univers musicaux qui me collent à la peau. Ça peut déplaire, mais j’avais besoin de cette authenticité », ajoute-t-elle.
Depuis sa sortie, Petite plage semble faire l’unanimité. Au dernier Gala de l’ADISQ, l’album a même été coiffé d’une nomination dans la catégorie « Album de l’année – Adulte contemporain. » Malheureusement, Ingrid n’a pas mis la main sur la convoitée statuette qui a finalement été décernée à Ginette Reno et son album À jamais.
Deux semaines plus tard, Ingrid St-Pierre ne semble pas trop s’en faire, car depuis elle poursuit sa tournée Petite plage partout au Québec. Le 23 novembre prochain, elle s’arrêtera à la Salle Promutuel Assurance de Montmagny. Si son quatrième album promet capter l’essentiel de l’attention du public, elle ne compte pas négliger l’univers de ses trois précédents disques pour autant. « La musique est importante dans le spectacle, mais les histoires aussi. Une belle lumière émane de tout ça. Et présenter ça chez nous, c’est encore plus agréable, car j’ai des références que seuls les gens du coin peuvent comprendre », mentionne-t-elle.
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