SAINT-JEAN-PORT-JOLI – Le développement des technologies numériques a révolutionné les méthodes de cueillette, de conservation et de diffusion du patrimoine. Cette réalité était le point cardinal des travaux réalisés, du 29 mai au 5 juin, au Musée de la mémoire vivante de Saint-Jean-Port-Joli, qui accueillait l’Université d’été.
Les équipements d’enregistrement numérique très performants et maniables permettent de saisir rapidement les informations sur le terrain, de les transférer directement dans une base de données numérique, de conserver et de gérer l’information efficacement et de rendre les supports multimédias (textes, photographies, images 3D, audiovisuel) accessibles au grand public.
Une quarantaine d’étudiants, majoritairement de l’Université Laval, mais aussi de l’étranger, ont abordé ces questions à l’intérieur des 45 heures de formation intensive offertes sous la forme de séances théoriques et d’ateliers. Les étudiants ont présenté leurs réalisations samedi dernier. Ils ont aussi contribué à recueillir des informations pour l’inventaire du patrimoine immatériel du Québec.
Une quarantaine de personnes ont pris part à l’Université d’été au Musée de la mémoire vivante
Photo: Maurice Gagnon
L’endroit désigné
Directeur de l’Institut du patrimoine culturel de l’Université Laval, M. Laurier Turgeon estime que le Musée de la mémoire vivante était l’endroit tout désigné pour réaliser une telle formation, celui-ci misant sur l’utilisation des technologies numériques pour la conservation de son patrimoine.
Selon M. Turgeon, l’utilisation des technologies numériques offre de nombreux avantages. Il note l’utilisation, lors de cette université d’été, d’appareils permettant la numérisation 3D et la captation de photos ou de films en mode panoramique. Une courte démonstration d’un film tourné à la Seigneurie des Aulnaies a permis de voir l’action comme si on était sur place.
Le Moulin à image de Robert Lepage est une belle démonstration, selon M. Turgeon, que la technologie peut faire connaître l’histoire autrement que par le livre traditionnel. « La technologie n’est pas incompatible avec le patrimoine », dit-il.
Photo: Maurice Gagnon
Pérennité des données
Néanmoins, l’utilisation du numérique amène des interrogations sur la pérennité des données électroniques. Les appareils évoluent et un document peut devenir incompatible. La solution, ajoute M. Jean-Louis Chouinard, directeur général du Musée de la mémoire vivante, est de convertir les documents au fur et à mesure que la technologie évolue. Il s’agit de faire migrer le document vers la nouvelle technologie. Contrairement aux anciennes façons de faire, il est maintenant possible de faire ces conversions sans perte de qualité pour le document, dit-il.
Bref, à quelques heures de la fin des travaux de l’Université d’été, tant M. Turgeon que M. Chouinard semblaient satisfaits de cette première expérience.