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Marcher pour soulager les affres du cancer et bien plus

MONTMAGNY – À l’âge de 33 ans, en octobre 1997, Hélène Caron apprend qu’elle a un cancer du sein. Sa vie bascule. Que va-t-elle devenir? Elle entreprend alors des traitements de chimio et radiothérapie qui donnent de bons résultats. Toutefois, en 2008, on lui annonce une récidive du cancer avec atteinte des poumons, de l’aorte, du foie et de la rate. Un an plus tard, le traitement expérimental auquel elle se soumet ne donne pas les résultats escomptés. Depuis six ans son état s’est stabilisé. Et la battante ne s’est pas découragée, bien au contraire.

Elle a pris le taureau par les cornes et a décidé de passer à l’action. Non seulement pour s’aider elle-même, mais aussi pour venir en aide à d’autres personnes atteintes de cancer dans les MRC de Montmagny et de L’Islet.

Personne ne s’attend à recevoir le coup de poing terrassant de l’annonce d’un cancer. Cela arrive souvent brusquement et touche des gens, peu importe leur classe sociale, leur fortune. Et, justement, les problèmes financiers viennent souvent avec la maladie.

Voilà pourquoi, en mai 2009, Mme Caron décide de mettre sur pied la Marche Hélène-Caron afin de récolter des fonds pour les personnes atteintes, ayant besoin de soutien financier et autre.

Lors d’un souper-bénéfice, Mme Caron demande à quelque 150 personnes si elles connaissent une personne atteinte du cancer de lever la main. « C’est pas compliqué, dit-elle, 98 % des gens qui étaient là en connaissaient au moins une autre que moi », dit-elle.

« On fait un calendrier présentant des gens décédés à qui on rend hommage. L’an passé on avait de la place pour 54 personnes. Cette année, on a su qu’il y en avait au moins 106 qui sont décédées du cancer, dans les deux MRC ». Un vrai fléau.

La marche

La Marche Hélène-Caron est un organisme sans but lucratif, composé d’un CA de sept personnes. L’an passé, près de 200 personnes étaient membres. Le comité organisateur de la marche, quant à lui, compte neuf personnes. Chaque année depuis sa création, la marche a lieu quotidiennement du 1er au 30 mai au Parc Saint-Nicolas, à Montmagny. Cette année il y aura aussi des marches le 4 mai à Saint-Pamphile, le 11 mai à Saint-Paul et le 18, à Saint-Jean-Port-Joli.

L’argent récolté est entièrement destiné aux personnes atteintes de cancer. Les types d’aide sont multiples : frais de kilométrage, stationnement, repas, hébergement pour la radiothérapie et autres.

Le soutien financier maximum annuel pouvant être accordé à une personne est de 500 $, moins 10 $ pour les frais d’administration. Le seul critère d’éligibilité est d’habiter dans l’une ou l’autre des deux MRC. L’an passé, 56 personnes ont bénéficié de ce service, pour plus de 18 000 $.


À l’avant-plan, Hélène Caron, en compagnie des bénévoles Audrey Caron, Renelle Paquet-Jalbert (lunettes) et, à l’ordinateur, Nadine Gaudreau.

Fondation Hélène-Caron

En décembre 2010, l’organisme décide de mettre sur pied la Fondation Hélène-Caron qui a pour but la construction d’une résidence pouvant offrir aux personnes des deux MRC des services et des soins palliatifs de fin de vie.
C’est avec l’aide des entreprises, des commerces et de la générosité des gens de la région, que la Fondation « aborde la possibilité de voir naître et de maintenir la Maison Hélène-Caron », peut-on lire dans le dépliant promotionnel.

Il reste encore du travail à faire, surtout pour assurer la pérennité de la Fondation. Mais, déjà, l’on peut affirmer que les démarches vont bon train en ce qui concerne la réalisation du projet.

Les dons peuvent être individuels, des legs testamentaires, des virements électroniques pré autorisés et autres. L’on peut aussi participer aux activités de financement : la loterie, le déjeuner-bénéfice ou le tournoi de golf. Aussi, plusieurs articles promotionnels sont en vente. Des dépliants de la Fondation avec formulaire de don se trouvent, entre autres, dans les salons funéraires.

En clair, mentionnons que ces deux entités (Marche et Fondation) sont autonomes. Les fonds amassés pour la Marche et les produits dérivés sont versés dans un compte spécifique, afin de venir en aide aux personnes souffrant de cancer. Ceux amassés pour la maison ne servent qu’à cette cause et sont versés à la Fondation.

La maison : bientôt une réalité?

La présidente a confirmé que la maison doit se trouver à Montmagny. L’endroit exact sera toutefois révélé ultérieurement. L’étude de faisabilité a été faite en ce qui concerne son emplacement et les infrastructures nécessaires (aqueduc, égouts, gicleurs et autres), par le Groupe-conseil Roche de Montmagny.

La Fondation est en attente d’une réponse en ce qui concerne une importante demande de subvention faite à l’Agence de Santé et Services sociaux de Chaudière-Appalaches. « Sans cette subvention-là, il n’y a pas une maison de soins palliatifs qui vit », d’affirmer Mme Caron.

À ce titre, le gouvernement défraie un montant de 68 000 $ par « lit ». « Ce montant n’est pas que le prix du lit, dit-elle, cela comprend les coûts reliés aux soins à la personne et au personnel (infirmières, médecins et autres). Tout ça coûte ce montant par personne. »

La demande a été faite pour avoir cinq lits de soins palliatifs et deux de répit, pour quiconque en aurait besoin, qu’il souffre ou non de cancer. Il est à noter que les places pour fin de vie ne sont pas non plus exclusivement réservées aux personnes atteintes du cancer, mais que celles-ci auront tout de même la priorité.

Une offre d’achat conditionnelle est en voie de se réaliser, en ce qui concerne le terrain sur lequel on construira la maison. L’on en saura plus après l’assemblée générale qui se tiendra le 19 mars. « Si tout va bien, ajoute-t-elle, au printemps 2015, on débute la construction, pour ouverture à l’automne 2015. »

Services au siège social

Des rencontres individuelles sont offertes au petit siège social de l’organisme qui se trouve dans la paroisse Saint-Mathieu à Montmagny.

L’on trouve aussi à cet endroit, de jolis bonnets pour les personnes perdant leurs cheveux, confectionnés ici. Mentionnons également que l’organisation de Mme Caron a pris des ententes avec certains commerçants de Montmagny et qu’on peut maintenant se procurer localement des prothèses, des soutiens-gorge et des sous-vêtements spéciaux, entre autres. « Des choses spécialisées que l’on ne pouvait pas avoir à Montmagny auparavant », précise-t-elle.

Quelques chiffres

Dans un souci de transparence, la présidente a présenté au journaliste un bilan. D’ailleurs, elle invite tous les membres à assister à la l’assemblée générale du 19 mars, où, entre autres, des documents détaillés leur seront remis, et où ils pourront se rendre compte de l’ampleur du travail des volontaires.

Tout le monde est bénévole dans cette organisation : 2 193 heures de bénévolat l’an passé. De plus, en ce qui concerne les entrées et les dépenses : « Tout est vérifié et estampillé », de dire en riant la présidente.

À la fin de l’année financière 2013, les actifs étaient d’un peu plus de 71 000 $. Au moment de clore les livres, au 31 décembre, il restait en caisse quelque 21 300 $, dans le compte de La Marche. C’est donc dire qu’il va falloir remplir à nouveau les coffres pour répondre adéquatement aux besoins des gens nécessiteux.

Soutenir la cause

Amour, compassion, accompagnement, écoute et respect, voilà les mots qui se trouvent sur la page couverture du dépliant de la Fondation. Ils prennent tout leur sens lorsqu’on rencontre Hélène Caron et sa bande de bénévoles.

Quiconque veut soutenir la cause peut devenir membre en payant 10 $. L’organisme est en constant recrutement, autant de membres, que de bénévoles. « Les cotisations, servent à couvrir nos coûts administratifs annuels et des équipements », de mentionner Mme Caron.

L’on pourra aussi participer à la marche et aux multiples activités qui auront lieu cette année. Des articles promotionnels sont également en vente l’année durant, au siège social. L’on peut aussi se procurer le fameux calendrier, « mais il faut réserver », de dire la présidente. 

Pour de plus amples informations sur la Marche et la Fondation Hélène-Caron, consulter le www.fondationhelenecaron.org. L’on peut aussi appeler au 418 241-2666.