Marie-Chloé Duval et l’art de se projeter

Marie-Chloé Duval en création. Photo : Facebook DUVAL Art.

Après près de deux ans de pandémie, Marie-Chloé Duval est impatiente à l’idée de se projeter. Même si la maladie reprend de la vigueur depuis quelques semaines, l’artiste de Saint-Pascal envisage 2022 sous cet angle. Quelques expos confirmées, la tête pleine de projets et une nouvelle avenue créative qu’elle expérimente depuis peu lui suffisent à nourrir cet espoir.

Chez son frère à Boston depuis quelques jours, Marie-Chloé Duval transpirait la légèreté. Difficile à dire toutefois si ce sentiment est provoqué par des règles sanitaires moins contraignantes chez nos voisins du sud ou parce qu’elle a décidé de faire fi de la pandémie et d’aller de l’avant avec ses projets artistiques et personnels en 2022.

« Je ne suis plus capable d’entendre parler de la COVID, reconnaît-elle. Comme artiste, notre travail, c’est se réinventer, je suis bien d’accord, mais quand tu ne cesses de pousser tes projets sans savoir si tu pourras les présenter, c’est difficile. »

L’été dernier, une amie et elle ont contré cette difficulté à se projeter en planifiant une exposition tenue dans un court délai. « Peindre et savoir que ça serait présenté assez rapidement au point où rien ne pouvait empêcher l’expo, ç’a vraiment fait du bien », raconte Marie-Chloé Duval, finalement réellement emballée à l’idée de ce que 2022 lui offrira plutôt qu’à un congé de confinement en Nouvelle-Angleterre.

Hiver

De ces projets qui lui permettent de se projeter, Marie-Chloé mentionne deux expositions, une première à la Maison des arts et de la culture de Brompton, du 30 janvier au 20 mars. L’autre, du 31 mars au 12 juin, se déroulera au Pôle culturel de Chambly. « L’expo de Brompton s’appellera Système solitaire », poursuit l’artiste, qui prévoit y présenter une installation sculpturale pas traditionnelle et faite de matériaux recyclés.

Ce nouveau champ de création que Marie-Chloé Duval explore depuis peu est intimement lié à son retour aux études à temps plein dans le programme des beaux-arts de l’Université Concordia. Si sa majeure est en peinture et dessin, ses cours lui permettent d’explorer la sculpture en parallèle, une code de plus à l’arc de celle qui reconnaît être retournée sur les bancs d’école il y a deux ans pour se mettre « en danger » et éviter de se sentir « trop confortable dans ses souliers d’artiste ».

« Je suis loin de me considérer comme artiste-sculpteure, mais j’avoue que c’est un médium que j’aime bien travailler. C’est un type de création beaucoup plus physique que la peinture avec son aspect en trois dimensions. »

L’autre visibilité à laquelle Marie-Chloé Duval goûtera dans les premiers mois de 2022, mais dont la date demeure à confirmer, sera au chapitre de la littérature où une de ses œuvres doit se trouver à la couverture d’un roman à paraître aux éditions Alire, sa troisième collaboration du genre. Par le passé, son coup de pinceau a déjà habillé la couverture du roman Halifax Express de Lionel Noël et plus récemment celle d’Abîmes de Jonathan Reynolds. Dans ce dernier cas, le livre a été coiffé du prix Aurora-Boréal du meilleur roman en 2021, tandis que la couverture de Marie-Chloé a été récipiendaire du prix Boréal de la meilleure création artistique visuelle.

Printemps-été

Le printemps et l’été verront ensuite Marie-Chloé Duval honorer des engagements reportés depuis deux ans en raison de la pandémie. Au premier chef, une résidence d’artiste doit la conduire en Grèce en avril prochain. Ce projet se résume en un mois de création, suivi d’un mois d’exposition. « Et tant qu’à être en Europe tout ce temps, je compte bien voyager un peu là-bas », enchaîne-t-elle.

À l’été, Marie-Chloé doit revenir dans son coin de pays assumer la présidence d’honneur du Symposium du Kamouraska qui n’a pas été tenu depuis 2019. Si le contexte sanitaire le permet, l’événement aura lieu, mais sous une mouture différente des éditions précédentes en laissant davantage place à la création des artistes plutôt qu’au volet « commercial », une orientation à laquelle la présidente d’honneur reconnaît s’identifier davantage.

« Sérieusement, si tout va bien, 2022 s’annonce très occupée et ça me réjouit. Je me croise les doigts pour que tous ces projets ne soient pas de nouveau reportés. »