RIVIÈRE-DU-LOUP – Accompagné de spécialistes, Philippe Cannon était à Rivière-du-Loup le 23 octobre pour rencontrer les journalistes. Le directeur du projet Énergie Est a confirmé que TransCanada déposera le dossier à l’Office national de l’énergie dans les prochaines semaines.
Mario Pelletier
« Nous avons la possibilité de compléter les informations par la suite », a noté M. Cannon qui a rappelé que la mise en service de l’oléoduc est prévue tard en 2018.
Concernant l’autorisation du ministère de l’Environnement du Québec pour poursuivre les travaux de forages, le porte-parole de TransCanada a précisé qu’une série de mesures a été soumise au ministère afin de permettre de reprendre les relevés qui servent notamment à établir le type de construction dans le sol. La décision du ministère est attendue. « On est confiant d’avoir l’autorisation du ministère. On ne veut pas présumer de ça, mais une fois qu’on aura l’autorisation du ministère qui nous permettra d’avancer jusqu’au 30 novembre, on analysera les données que l’on aura à ce moment et on verra s’il faut faire une autre demande », a-t-il noté.
TransCanada pourrait donc demander de prolonger ses travaux, ceux-ci ne pourraient pas cependant dépasser la période des fêtes en raison des glaces. « Est-ce qu’on aura complété au 30 novembre? Allons-nous revenir? On verra à ce moment-là », a ajouté M. Cannon.
Au niveau des mesures pour protéger les bélugas, TransCanada soutient qu’elle a fait ses devoirs et qu’elle a même pris la décision d’augmenter à 1000 mètres la zone d’exclusion des bélugas afin de respecter le nombre de décibels autorisé. De plus, on a rappelé que le troupeau de bélugas devait quitter la zone aux alentours du 15 octobre.
Concernant les travaux de construction, on a souligné qu’ils seront faits avec toute l’attention nécessaire comme ceux du quai de Rivière-du-Loup en 2009 et des installations de Tadoussac. « Nous ne pouvons pas présumer des normes lors de la construction », a toutefois précisé Philippe Cannon.
Des dollars pour les municipalités
Outre l’aspect environnemental, TransCanada mentionne que les municipalités recevront des revenus de ce projet sous forme de taxes. Pour chaque kilomètre d’oléoduc, les revenus en taxes municipales et scolaires sont estimés entre 17 000 $ et 20 000 $. La valeur de l’infrastructure pour chaque kilomètre d’oléoduc est de 1 750 000 $. De plus, il y aurait des stations de pompage à Saint-Honoré et Dégelis au Témiscouata, dont l’évaluation foncière est à plus de 2 millions de dollars, donc des revenus de taxes supplémentaires.
Pour la Municipalité de Cacouna, l’infrastructure liée au port pétrolier étant considérable, on parle de beaucoup d’argent. TransCanada ne veut pas pour l’instant chiffrer ce montant mais donne toutefois en exemple le projet de port méthanier d’il y a quelques années et dont les revenus de taxes, municipales et scolaires, pour la communauté étaient évalués à plus de 6 millions de dollars.
TransCanada a indiqué un investissement de 12 milliards $ pour construire Énergie Est. L’entreprise évalue qu’elle investira au moins 700 millions $ pour construire le parc de réservoirs et le terminal portuaire de Cacouna. Plus spécifiquement, 300 millions $ seront alloués à la construction du terminal portuaire et 400 millions $ pour le terminal de réservoirs de stockage. Selon TransCanada, Oléoduc Énergie Est apportera plus de 6 milliards de dollars au PIB du Québec et générera 2 milliards de dollars de recettes fiscales pour le gouvernement provincial.
Rappelons que 1.1 million de barils de pétrole provenant de l’ouest du pays seraient acheminés par l’oléoduc. TransCanada fait valoir que l’est du Canada importe actuellement plus de 700 000 barils par jour, soit 86 pour cent des charges d’alimentation des raffineries. Ceci représente des milliards de dollars annuellement qui alimentent les coffres de pays tel que l’Arabie Saoudite, le Nigéria, l’Algérie et le Venezuela.
Photo : 117P44 Philippe Cannon
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Photo : Mario Pelletier