Parce que le gouvernement, les employeurs et l’ensemble des décideurs n’ont pas les moyens d’ignorer la contribution des proches aidants

Le Regroupement des aidants naturels du Québec (RANQ) a placé la Semaine nationale des proches aidants (2 au 8 novembre) sous le thème « Les proches aidants parlons-en ! ». Les proches aidants assument plus de 80 % du soutien à domicile. Ils forment la structure portante du réseau de la santé.

Pour le Québec, on peut estimer la valeur de leur contribution annuelle à plus de 4 milliards de dollars. « Le réseau de la santé et des services sociaux n’utilise pas d’outils adéquats pour évaluer le besoin de soutien des proches aidants, trop d’employeurs ne sont pas sensibles aux demandes d’aménagements du travail des proches aidants et les programmes sociaux ne tiennent pas ou tiennent peu compte de leur réalité », déplore Mme Johanne Audet présidente du RANQ. Pourtant, le gouvernement québécois, les employeurs et l’ensemble des décideurs n’ont pas les moyens d’ignorer les besoins des aidants naturels, précise-t-elle.

Ainsi,  le RANQ réclame une véritable reconnaissance de la contribution à la société québécoise des proches aidants, quel que soit l’âge de la personne aidée et la raison de son incapacité. Selon le RANQ, il faut améliorer les services de soutien à domicile, les mesures de conciliation entre le travail et les responsabilités de proches aidants ainsi que les programmes sociaux pour y intégrer les mesures rattachées aux proches aidants. Il est aussi urgent d’améliorer le financement à la mission des organismes communautaires qui les soutiennent.

« L’épuisement, l’isolement, la perte d’emploi et l’appauvrissement menacent ces femmes et ces hommes qui s’investissent au quotidien auprès d’un être cher fragilisé », déplore Johanne Audet, présidente du RANQ. « Il est temps de reconnaitre la contribution des proches aidants par des politiques et des mesures touchant le réseau de la santé, le monde du travail ainsi que le filet de protection sociale québécois. Cette reconnaissance doit aller au-delà des discours et s’incarner par des mesures concrètes, incluant des services de répit, des mesures de conciliation entre le travail et les obligations de proches aidants par exemple », renchérit-elle.

Les proches aidants sont ces personnes qui offrent, sans rémunération, du soutien à une personne de leur entourage (enfant, conjoint, père, mère, autre membre de la famille ou ami) atteinte d’une incapacité.  Actuellement, au Québec, on estime que 20 % de la population active est proche aidante. La contribution des personnes aidantes est vitale pour les personnes malades ou en perte d’autonomie qui souhaitent demeurer dans leur milieu de vie. 

En outre, il est important de souligner, en cette Semaine nationale des proches aidants, que le Québec est la fière démonstration d’une culture de solidarité familiale et d’entraide. Depuis une vingtaine d’années, des organismes communautaires se sont constitués, au Québec, et contribuent à ce que les proches aidants se reconnaissent comme tels, se donnent la permission de prendre soin aussi d’eux-mêmes et de remettre leur vie en mouvement au bénéfice d’un mieux-être collectif et commun.