Péché de musique au confessionnal de Saint-Joseph

De gauche à droite : Gilles Bellemare, Sophie Poulin de Courval et Jacques Boucher. Photo : Maxime Paradis.

Sophie Poulin de Courval s’en confesse, enfant, elle ne savait jamais trop quel péché raconter au curé le moment venu. Va-t-elle plus à la confesse aujourd’hui? L’histoire ne le dit pas, mais cela ne l’a pas empêché d’imaginer un projet musical et artistique s’articulant autour des sept péchés capitaux et livré à l’intérieur même de ce petit cabinet reclus de nos églises paroissiales.

Présentée dans le confessionnal de la sacristie de l’église de Saint-Joseph-de-Kamouraska, village de la saxophoniste Sophie Poulin de Courval, l’œuvre musicale « Péchés pardonnés » est le fruit d’une nouvelle collaboration entre elle et l’organiste Jacques Boucher, originaire de Saint-Pascal.

Tous les jours de la semaine de 13 h à 18 h, les sept péchés capitaux (l’orgueil, l’avarice, l’envie, la colère, la luxure, la paresse et la gourmandise) se dévoilent à travers de courtes mélodies composées par M. Gilles Bellemare de Trois-Rivières, mais interprétées par le tandem De Courval-Boucher, en duo de façon récurrente depuis maintenant plus de 16 ans.

« Jacques, avec l’orgue, joue vraiment l’instrument le plus associé à la pratique religieuse. À côté, le saxophone a quelque chose de très “impur.” Ce parallèle-là, entre un instrument “pieux” et un instrument “blasphématoire” donne beaucoup de sens au projet », explique Sophie Poulin de Courval.

Sophie Poulin de Courval, initiatrice du projet, à l’intérieur du confessionnal de l’église de Saint-Joseph-de-Kamouraska où il est possible de faire l’écoute de l’œuvre « Péchés pardonnés. » Photo : Maxime Paradis.

Enregistrées à la chapelle du Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, ces sept pièces musicales associées à chacun des péchés se découvrent avec un lecteur de disque compact portatif muni d’un casque d’écoute. La diffusion se fait en toute intimité, à l’intérieur même du confessionnal. Le tout est appuyé d’un livre accompagnateur où les images illustrent de façon moderne et suggestive chacun des sept péchés capitaux. « Le confessionnal fait partie intégrante de notre passé religieux pour plusieurs d’entre nous et le projet invite à reconnecter avec ce lieu et la notion de péchés qui y est associée », indique la saxophoniste.

Rendu possible grâce à une participation financière de la MRC de Kamouraska et de la Municipalité de Saint-Joseph, « Péchés pardonnés » bénéficie également d’un appui de la Fabrique de l’endroit. Présentée jusqu’au 15 septembre prochain, l’œuvre prendra ensuite la route de l’église Saint-Jean-Baptiste à Montréal et celle de la cathédrale de Valence en France, l’été prochain.