Pier-Olivier Dionne : « L’Afghanistan m’a rendu plus mature »

SAINT-PHILIPPE-DE-NÉRI – Pier-Olivier Dionne revient d’une mission de six mois en Afghanistan. Le jeune soldat de 20 ans, de Saint-Philippe, affirme que cette expérience l’a rendu plus mature et lui a fait prendre conscience « à quel point on est bien ici. »

Pier-Olivier appartient au bataillon du Royal 22e Régiment. Du 15 mars au 29 septembre, il était posté à Kandahar avec l’Élément de support national (ESN).

Pier-Olivier escortait la Patrouille logistique de combat qui transporte, entre autres, la nourriture et les munitions vers les zones de conflit. « C’est une mission très dangereuse, car on est toujours sur la route, exposé aux engins explosifs des talibans », raconte le militaire. La patrouille effectuait des trajets variant entre 80 et 200 kilomètres. Le stress était toujours présent.

Congés rares

Lorsqu’il n’était pas sur la route, Pier-Olivier effectuait des travaux de mécanique sur les véhicules ou de la garde à la prison et à l’hôpital. Les congés étaient très rares, une journée aux deux ou trois semaines, dit-il.

C’est toujours un moment pénible lorsqu’un soldat apprend la mort d’un autre soldat, raconte Pier-Olivier Dionne. Même s’il n’a perdu personne de son groupe, le jeune homme connaissait certains des militaires qui ont laissé leur vie en Afghanistan.

Mission accomplie

La mission de Pier-Olivier est terminée. Il n’est pas obligé de retourner en Afghanistan au cours de la prochaine année. D’ailleurs, il annonce son mariage, l’été prochain, avec Karine Lévesque, de Mont-Carmel, qu’il fréquente depuis six ans.

Pendant son séjour en Afghanistan, Pier-Olivier a gardé contact avec ses proches par téléphone et Internet.

Difficile pour la famille

Pier-Olivier est le fils de Michel Dionne et Liliane Bérubé. Cette dernière ne cache pas qu’elle a trouvé le temps bien long pendant que son fils était à la guerre. « On fait confiance à la vie », dit-elle.

Mme Bérubé ajoute : « mon travail m’aidait à ne pas trop y penser. C’est très dur quand on apprend que la guerre a causé une perte de vie. »