MONT-CARMEL – Le sentier culturel de Mont-Carmel s’est enrichi d’un nouveau tronçon. Samedi dernier, la Municipalité a inauguré en grande pompe la Place de la poésie, troisième volet culturel à être mis en valeur après la peinture et la musique.
L’humeur chagrine de Dame Nature n’a pas empêché plus de 85 amateurs de culture de se réunir à l’Auberge du Petit lac. Pour l’occasion, les organisateurs avaient invité Gilles Vigneault et Félix Leclerc, qui ont défié le temps et l’espace pour venir chanter leur poésie, précédant de belle façon l’arrivée de Raoûl Duguay, venu en personne, celui-là, pour parler de créativité.
On a d’abord entendu sa trompette couler un air de jazz par les fenêtres ouvertes. Elle a ensuite trouvé son chemin musical vers la tribune, où l’artiste a entonné a cappella Notre sentier, de Félix Leclerc. Le ton était donné et la soirée bien amorcée.
Pauline Côté et Raynald Légaré, président du Comité du sentier culturel de
Mont-Carmel, sont les instigateurs de la venue de Raoûl Duguay à Mont-Carmel
Photo: Éliane Vincent
Haut-pays poétique
Le sentier culturel de Mont-Carmel s’inscrit dans le projet du Parc régional du Haut-pays de Kamouraska. L’inauguration du tronçon consacré à la poésie compléte une année riche en événements. Pensons, entre autres, aux chaises géantes ou à la tenue de la Journée de la résistance et de la fierté rurale. Le maire Denis Lévesque a souligné le fil conducteur de toutes ces réalisations : la mobilisation et la solidarité des citoyens.
Tous étaient fiers de présenter la nouvelle Place de la poésie, avec ses lutrins de métal sombre gravés de poésies québécoises; sa boîte de la poésie qui offre de la lecture au promeneur et ses bancs de bois pour la lire; sa corde à linge, prête à recevoir les poèmes, et enfin, son panneau géant à la gloire d’une douzaine de poètes québécois.
Place de la poésie
Photo: Rosaire Desjardins
Créer, c’est évoluer
Après le repas, Raoûl Duguay a présenté une conférence sur la créativité. À travers le prisme de sa propre démarche artistique, l’artiste multidisciplinaire qui cumule 50 ans de carrière a démontré qu’« entre la réalité et le rêve, il faut choisir les deux ».
Il s’est dit ravi d’avoir visité le sentier malgré la pluie. « On était des kamikazes, mais ça valait la peine! L’atmosphère qui se dégage de là est celle d’un sanctuaire, comme un autre monde; c’est riche et c’est inspirant », a affirmé l’artiste avec un clin d’œil.
Le poète-musicien-peintre-sculpteur a aussi établi de beaux parallèles entre la créativité de l’artiste et celle des citoyens qui déploient des trésors d’imagination pour créer des lieux comme Place de la poésie. « Tous les humains sont des créateurs, affirme Raoûl Duguay. Il faut développer la confiance de chacun envers ce potentiel de création. Chanteurs ou agriculteurs, nous sommes ce que nous créons. »
Il a également insisté sur la nécessité de trouver un équilibre entre la raison et la folie : « Le plus important n’est pas le cerveau gauche ni le cerveau droit, c’est le corps calleux qui fait le pont entre les deux! » Un concept très bien illustré par le travail des bénévoles et des élus qui ont réalisé ensemble le sentier culturel.