En matière d’investissement culturel per capita, notre région arrive en dernière position au Québec, loin derrière Le Saguenay, la Gaspésie ou les Cantons de l’Est. Conscient de cette situation peu enviable, le ministre de la culture Makha Koto [était] venu rencontrer […] à Saint-Jean-Port-Joli une vingtaine d’organismes impliqués dans divers domaines culturels.
Fait surprenant, chacun s’est préoccupé de sa propre chapelle, insouciant de ce qui se passe dans la vaste région à laquelle nous appartenons. Oeuvrant depuis quelques décades dans ce domaine, j’y ai retrouvé plusieurs personnes que l’on rencontrait pour la première fois. D’où l’absence de concertation régionale en matière de culture.
Pourtant, il existe déjà de grandes réalisations, telles que la Fête des chants de marins à Saint-Jean-Port-Joli, le Carrefour mondial de l’accordéon à Montmagny et tout récemment Guitares en fête, à L’Islet. Ces projets se maintiennent grâce à énormément de bénévolat et très peu de mécénat. Quant à nos municipalités, elles sont obligées de constater que c’est loin d’être une priorité pour une très grande majorité de gens. Il existe pourtant une exception : Saint-Jean-Port-Joli (capitale culturelle du Canada 2005), où la culture semble être une préoccupation depuis déjà plusieurs décennies.
Combien de temps encore occuperons-nous la cave culturelle du Québec? Devant l’indifférence totale à ce sujet, nous en avons encore pour au moins vingt ans. D’où l’urgence de regrouper le plus tôt possible des organismes et des personnes fières de notre région. Sur l’autre rive, en face de nous, 35 peintres se sont regroupés et tiennent depuis près de 40 ans une fête de la peinture à Baie-Saint-Paul, rehaussant ainsi le caractère unique de Charlevoix. De ce côté-ci, c’est aussi beau que chez eux sinon plus. Et alors, qu’est-ce qu’on attend?
André Thibault
L’Islet-sur-Mer
