Mardi dernier, 12 février 2013, j’ai assisté à la « Séance extraordinaire du conseil d’administration du centre de santé et des services sociaux de Kamouraska ». Ce fut comme assister à un film: tout y était figé, ficelé d’avance, on ne pouvait rien y ajouter, tout était dit. Le titre de la rencontre : Adaptation de l’offre de service aux personnes âgées et aux personnes en perte d’autonomie aurait dû se lire : Adaptation des personnes âgées et en perte d’autonomie à l’offre de services du Centre de Santé de Kamouraska, car c’est bien de cela dont il s’agit : les résidents du centre Thérèse Martin doivent et devront déménager!
On ferme et de plus on diminue le nombre de lits en CHSLD. Pour les autres, les infortunées personnes qui auront besoin de soins dans l’avenir, on fait miroiter à coup de chiffres, de statistiques, de sigles que les services à domicile seront abondants et très accessibles, mais on ne nous remet rien par écrit à ce sujet, cela viendra dans quelques semaines… à l’image des soins à venir… prévus, mais non disponibles…?
Derrière un scénario à la fois vrai, mais également biaisé et opaque (voir le document remis à la rencontre) comme : la population âgée veut vieillir à la maison, elle sera plus en forme physiquement que maintenant, aura une meilleure pratique alimentaire, aura un contrôle de de sa consommation d’alcool et de tabac, fera plus d’activité physique et l’invraisemblable motif que la « configuration du bâtiment Thérèse Martin ne semble pas convenir pour des soins de longue durée », donc on doit le fermer, se dessine cette vérité : il en coûtera plus cher aux citoyens pour être soignés dans la dernière partie de leur vie, puisque l’on fera de plus en plus appel au secteur privé, le nombre de lits en CHSLD étant moins grand.
Contribuables : obligés. Bénéficiaires : tassés! Cette décision de fermeture et de restriction du nombre de lits fut basée, comme l’ont reconnu les gestionnaires eux-mêmes, sur une statistique erronée. Que se passera-t-il, si dans un avenir rapproché, nous avions besoin de plus de 100 lits? Qui écopera?
Les grands esprits visionnaires de ma jeunesse (1967..) entrevoyaient dans un avenir rapproché l’avènement de La société des loisirs : peu de travail, beaucoup de loisirs. La chanson populaire de l’époque disait « C’est le début d’un temps nouveau, la terre est à l’année zéro, les hommes ne travaillent presque plus, le bonheur est la seule vertu » Utopie! Utopie. Utopie encore aujourd’hui.
Et si à l’instar des visionnaires d’hier, ceux d’aujourd’hui faisaient eux aussi fausse route?
Jacqueline Garon
Saint-Denis