La Table de concertation des groupes de femmes du Bas-Saint-Laurent, qui regroupe 17 groupes de femmes dans la région, appuie le mouvement de grève des étudiantes et étudiants du Québec. Nous dénonçons la hausse prévue des droits de scolarité, car elle limitera l’accès aux études supérieures, en particulier pour les personnes provenant des régions, et encore plus si elles sont des femmes.
En effet, une hausse de 1 625 $ sur les cinq prochaines années aura plus d’impact sur l’accès des femmes et de leurs enfants aux études universitaires. Rappelons que les revenus des femmes correspondent en moyenne à 71 % des revenus des hommes malgré le fait qu’elles soient de plus en plus scolarisées. C’est donc dire que celles-ci devront affecter un plus grand pourcentage de leur revenu au remboursement de leurs dettes d’étude ou prolonger leur période de remboursement et payer davantage d’intérêts. Et, si elles sont chefs de famille monoparentale, cela aura un impact également sur leurs enfants. Au Bas-Saint-Laurent 76 % des familles monoparentales sont dirigées par des femmes. Les femmes seront donc plus touchées par l’augmentation des droits de scolarité.
On a tendance à considérer l’éducation comme un marché plutôt qu’un droit. Afin de financer adéquatement les universités, le gouvernement peut revoir sa fiscalité en augmentant le nombre de paliers d’imposition par exemple, ce qui lui permettrait d’aller chercher plus que nécessaire pour offrir des services d’éducation de qualité et accessibles pour tous et toutes.
Dans un Québec où on se targue de considérer l’égalité homme-femme comme une valeur incontournable, l’idée de mettre en place de telles hausses vient à l’encontre du discours. Pour atteindre une véritable égalité, il faut rendre accessible à tous et à toutes, les services comme la santé et l’éducation, afin que toutes et tous puissent avoir les mêmes chances de se développer et de s’épanouir dans la société.
Augmentons le droit à la scolarité et non les droits de scolarité.
Brigitte Michaud
Table de concertation des groupes de femmes du Bas-Saint-Laurent