Le 11 octobre dernier, la Campagne nationale pour le rehaussement du financement des organismes communautaires autonomes en santé et services sociaux (OCASSS) a été lancée.
Vous avez peut-être entendu parler des organismes communautaires dans les médias ou ailleurs, en regard des revendications adressées au gouvernement du Québec pour un meilleur financement et un véritable programme de soutien aux organismes communautaires, ou peut-être même plus spécifiquement dans le dossier des relations entre les organismes communautaires bas-laurentiens œuvrant dans le domaine de la santé et des services sociaux et l’Agence de la santé et des services sociaux du Bas-Saint-Laurent.
Les organismes communautaires font face actuellement à des enjeux d’envergure, que ce soit chez-nous dans notre région, comme à l’échelle du Québec. Si ces organismes rejoignent annuellement quelque 30 000 personnes au Bas-Saint-Laurent, et 2 millions au Québec, il reste qu’ils gagnent encore à être connus pour une partie de la population.
Que ce soit par la voie de l’aide alimentaire ou de l’hébergement, de l’accompagnement, de la défense de droits, de l’éducation populaire ou du répit, pour ne nommer que ces exemples, les organismes communautaires autonomes viennent en aide aux personnes qui vivent des situations parfois ponctuelles et très difficiles, comme aux individus les plus isolés et marginalisés de notre société. Ils ont toujours en tête une conception plus égalitaire des rapports entre les personnes intervenantes et participantes.
Les organismes communautaires rendent des services directs et essentiels aux communautés, dans divers secteurs tels que la santé physique et mentale, les dépendances, l’itinérance, la violence (violence conjugale, agressions sexuelles, violence familiale), les jeunes en difficulté, etc. Mais leur intervention se propage bien au-delà de la simple satisfaction des besoins sociaux et de santé de la population. Leurs actions et leur vision « autre » du service ne peuvent être restreintes ou évaluées selon une simple logique d’organisation de services.
Pour reprendre une métaphore illustrant leur travail au quotidien, si les organismes communautaires autonomes donnent du poisson à ceux dans le besoin, ils leur apprennent aussi à pêcher. Toutefois, leur travail ne saurait être complet s’il s’arrêtait là. En effet, il est bien vertueux de parler de responsabilisation des individus, mais pour assurer une pêche durable, encore faut-il rester éveillé sur l’état du point d’eau, s’assurer que la rivière n’est pas polluée, que la ressource est suffisamment abondante et accessible pour toutes et tous. C’est pourquoi le milieu communautaire reste éveillé et agit sur l’état de la société. Les organismes communautaires se définissent comme constituants d’un mouvement social autonome d’intérêt public, comme des agents de transformation sociale, travaillant avec une approche globale des problématiques qu’ils abordent, questionnant les structures de notre société qui perpétuent les inégalités, dénonçant les mythes, les tabous, les injustices, les stéréotypes.
Les organismes communautaires autonomes sont près des gens et sont enracinés dans leurs milieux, revendiquent des changements dans l’intérêt de la population et entretiennent une vie associative et démocratique avec leurs membres. Leurs missions ont été déterminées selon les besoins identifiés par les communautés qui les ont créés. Ils œuvrent donc PAR, POUR et AVEC les communautés. Cela se reflète dans les valeurs que le mouvement communautaire met de l’avant, telles l’entraide, la solidarité, la démocratie, l’égalité, l’équité, la justice sociale, l’empowerment (prise de pouvoir sur sa propre vie), etc.
Comme ils constituent une solution qui a été mise sur pied par les communautés afin de répondre à leurs propres besoins, les organismes communautaires revendiquent la reconnaissance de leur contribution originale et essentielle aux quatre coins du Québec.
À l’échelle nationale, cette reconnaissance serait bonifiée par l’implantation d’un meilleur programme de financement des organismes communautaires. Un meilleur programme de financement ne veut pas seulement dire davantage d’argent, mais veut aussi dire plus de récurrence, de stabilité. À l’échelle régionale, cette reconnaissance passe également par le respect de leurs acquis et de leur autonomie.
Toute la population profite de l’existence des organismes communautaires, ainsi que de leur caractère autonome et alternatif. Merci de soutenir votre communauté en soutenant le communautaire!
Mouvement Action Communautaire Bas St-Laurent
macbf@globetrotter.net
Téléphone : 418-722-0621
Le Mouvement Action Communautaire Bas St-Laurent est une table régionale d’organismes communautaires (TROC) regroupant principalement des organismes communautaires autonomes intervenant dans le domaine de la santé et des services sociaux de la région du Bas-Saint-Laurent. Depuis 18 ans maintenant, il agit à titre de porte-parole des organismes communautaires quant aux dossiers liés à la promotion et à la défense de leurs spécificités et de leurs pratiques alternatives. Le Mouvement Action Communautaire (MAC) est l’interlocuteur privilégié de l’Agence de la santé et des services sociaux du Bas-Saint-Laurent sur tout dossier ayant un impact direct ou indirect sur les organismes communautaires. Le MAC est un membre de la Coalition des Tables régionales d’organismes communautaires.