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Place aux lecteurs: Les masqués

Si une personne se présente à moi avec le visage masqué, je croirai que ses intentions sont dangereuses, voire agressives.

Je ne comprends pas que les forces policières ont toléré et tolèrent encore de telles personnes masquées qui agissent à l’intérieur des manifestations; il est vrai que les gouvernants, au nom de la liberté, permettent le port de masques dans les manifestations. Il est temps que cela change parce qu’un masqué, un fier-à-bras souvent, devrait être empêché d’agir et considéré comme un potentiel criminel et mis dans le « panier à salade » avant même lui laisser le temps de casser.

Cela dit, est-ce que les associations étudiantes ont souhaité, encouragé ou autorisé leurs membres à faire de la casse? Jamais! Au contraire, elles décrient, dénoncent, condamnent de tels gestes parce que ces gestes, justement, nuisent carrément à leur cause et donnent des « munitions » à ceux qui s’opposent à leurs démarches ou réclamations.

Dans un pays démocratique où le droit de contester une décision des autorités gouvernementales, dans un pays démocratique où la volonté de participer aux prises de décision sont généralement acceptés, peut-on condamner la démarche étudiante qui répond aux règles établies et acceptées? Si oui, il faudrait d’abord dénoncer la présence et les actions des masqués, il faudrait dénoncer et empêcher toutes manifestations de quiconque si légitimes soient-elles.

Depuis trop longtemps on a reproché aux JEUNES de se désintéresser de la politique, d’être trop souvent muets ou passifs… Ce n’est pas mon opinion.

Et quand, pour une cause qui leur tient à coeur et de façon démocratique, les étudiants défendent leur point de vue avec des moyens reconnus et autorisés, plusieurs sont surpris et même choqués.

Il faut comprendre que ce n’est pas par plaisir que les étudiants, pas tous évidemment, descendent dans la rue pour dénoncer la hausse des coûts de scolarité; cette contestation met en danger leur session d’études et ils en paieront les coûts. On peut être pour ou contre leur choix de contester, on peut être pour ou contre l’augmentation des frais de scolarité, on peut être pour ou contre les choix des directions universitaires dans la gestion financière de leurs institutions, mais force est de constater qu’il y a  une situation conflictuelle qui oblige négociation.

Ce que je constate, c’est que la démocratie vit un moment historique et que les choses doivent changer et que ces jeunes qui président leurs associations aujourd’hui seront nos dirigeants, demain.

Bref, quand, dans nos institutions politiques, religieuses, financières, syndicales… quand un groupe manifeste ou conteste, c’est le devoir des dirigeants de les écouter sans nécessairement leur donner l’objet de la contestation… mais écouter et négocier éventuellement.

André Drapeau
Saint-Roch-des-Aulnaies