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Place aux lecteurs: Un quotidien de solitude et de détresse

Être aidant naturel, c’est accompagner un être cher dans sa perte d’autonomie ou sa fin de vie. C’est devenir responsable d’une autre personne et prendre des décisions pour son bien-être. C’est être la personne de confiance qui prodiguera des soins et apportera un soutien moral. Ce qui veut dire être disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Pas de fins de semaine, pas de congés fériés et pas de vacances. Un quotidien de solitude et de détresse.

Au Québec, 16 % des personnes de 45 à 64 ans sont des proches aidants, une grande majorité sont des femmes et 20 % à 30 % d’entre elles sont dépressives ou finissent par le devenir à vivre dans le stress et la maladie. Venir en aide à un conjoint âgé augmente de 60 % les risques de décès chez la personne aidante.

Triste constat, et ce n’est guère encourageant compte tenu du vieillissement de la population. D’ici 2015, une personne sur quatre aura 65 ans ou plus. Avec le maintien à domicile, on demandera davantage d’implication de la famille et, soyons francs, leur présence sauve beaucoup d’argent à l’État. Au Canada, l’apport de l’aidant fait économiser 5 milliards de dollars aux gouvernements.

J’ai été aidante pour mes parents en fin de vie. C’était normal pour moi de le faire et ce fut une expérience enrichissante, mais le travail d’aidant n’est pas reconnu à sa juste valeur. Il n’y aura pas de galas ni de méritas pour souligner ce dévouement. Il trouve sa récompense dans un sourire ou dans les yeux de son proche. Il reste de doux souvenirs des moments passés avec notre proche et qui changent définitivement notre regard sur la qualité de la vie.

Notre communauté doit être à l’écoute de l’aidant naturel et de la personne à qui il prête assistance. La solidarité n’a pas sa place qu’en temps de catastrophe. Faisons en sorte que l’entraide dans notre communauté nous révèle tels que nous sommes : des gens de cœur.

Lise Thiboutot
Sainte-Anne-de-la-Pocatière