Le Parti Québécois a présentement le vent dans les voiles. Avec 34 % des intentions de vote et 10 points d’avance sur la Coalition avenir Québec, le Parti de René Lévesque parle davantage d’indépendance, et pour cause, puisqu’avec les politiques irresponsables du gouvernement fédéral concernant l’immigration, le poids politique du Québec dans la fédération canadienne est actuellement de 22 %, et il ne représentera plus que 15 % du Canada dès 2070.
Il y a bel et bien urgence d’agir, car le risque d’assimilation s’accentue d’année en année. Pour ce faire, le chef souverainiste, Paul Saint-Pierre Plamondon, doit rassembler toutes les forces vives nationalistes sous un même toit. Cependant, étant toujours empêtrés dans un modèle québécois à bout de souffle, PSPP et son équipe s’obstinent malgré tout à demeurer à gauche sur l’échiquier politique, laissant ainsi les nationalistes de droite sur leur appétit.
Bien entendu, si j’affirme que l’indépendance ne peut se faire exclusivement à gauche, il va de soi qu’elle ne peut également pas uniquement se faire à droite. Il est donc nécessaire de recentrer les politiques du parti pour créer une grande coalition indépendantiste, afin que le Québec s’assure de son avenir en rejoignant le concert des nations. Pour ce faire, le Parti Québécois doit prendre en compte l’humeur générale de la population de la grande région de la Capitale-Nationale ainsi que celle de Chaudière-Appalaches, naturellement plus à droite. Pourtant, le Parti Québécois s’entête toujours à ne vouloir qu’un troisième lien exclusif au transport en commun, alors que 70 % des gens de la grande région de Québec croient qu’un troisième lien routier avec du transport en commun permettrait d’améliorer la mobilité régionale.
De passage récemment sur les ondes de Radio X, PSPP, malgré des avis contraires de souverainistes plus à droite, a malheureusement répété qu’il fallait un troisième lien uniquement pour le transport en commun. Est-ce que le chef péquiste et sa garde rapprochée comprennent que le 70 % demeure un pourcentage qu’ils n’auront possiblement pas dans le cadre d’un prochain référendum sur l’indépendance? Comment ces gens-là raisonnent-ils? Sont-ils au courant qu’en politique, pour réussir, tu dois faire preuve de conciliation, surtout si ton objectif ultime est de faire du Québec un pays?
L’écrasante majorité des gens du secteur sont en faveur de ce projet, et le PQ s’enivre encore à ne pas écouter la sagesse populaire, en croyant que le Québec, à lui seul, peut faire largement la différence sur le plan des émissions de gaz à effet de serre (GES) sur la planète. Est-ce que le Parti Québécois est au fait que le Canada est uniquement responsable de 1,5 % des émissions dans le monde, alors que le Québec est quant à lui responsable de 11,6 % des émissions canadiennes? Nous contribuons largement à la réduction des GES avec, notamment, notre énergie verte par l’entremise de l’hydroélectricité. Il ne faudrait pas qu’on prenne l’entièreté de cette responsabilité, alors que d’autres pays sont des cancres en la matière.
Qu’on me comprenne bien, il faut certes s’occuper de l’environnement, mais il y a également la réalité qui est à prendre en compte. Le PQ doit donc considérer l’étendue de notre territoire, et la réalité économique qui vient avec.
Idéalisme versus réalisme
Forcément, il y a un univers entre nos idéaux et la réalité, et lesdits idéaux se confrontent souvent avec la réalité implacable du monde dans lequel nous évoluons tous collectivement… Le fait d’être unilingues francophones nous empêche à l’occasion de réaliser que le Québec ne pèse pas lourd sur la planète, et qu’il y a des limites auxquelles nous sommes malheureusement confrontés…
Par ailleurs, si le Canada refusait d’accepter un verdict populaire d’un peu plus de 50 % pour l’accession du Québec au statut de pays indépendant, il est clair que le Parti Québécois monterait aux barricades, dénonçant — et avec raison — ce manque flagrant de respect de la démocratie. Par contre, si les gens de la région de la Capitale-Nationale souhaitent à 70 % un troisième lien autoroutier avec du transport en commun, le Parti Québécois refuse toujours d’écouter la population… Avouons qu’il est quand même paradoxal de le voir agir de la sorte.
Qu’à cela tienne, lorsque j’argumente auprès de mon entourage sur la nécessité que le Québec devienne indépendant, je me heurte toujours, malgré mes arguments marteaux, au fait que le Parti Québécois ressemble à s’y méprendre à Québec solidaire, et que leur vision politique sociale-démocrate, adhérant au modèle issu de la Révolution tranquille, ne les rejoint aucunement. En somme, si mes interlocuteurs n’adhèrent pas à l’idée d’indépendance du Québec, c’est qu’ils ne font actuellement pas confiance au Parti Québécois, même si je constate une certaine ouverture de leur part à l’idée de se prendre définitivement en main.
Il serait par ailleurs bon de savoir pour quelle raison le Parti Québécois cherche à faire l’indépendance. Est-ce pour s’assurer que le rameau français subsiste et s’émancipe comme il le devrait sur le continent nord-américain, assurant ainsi au passage le rayonnement de la langue de Molière à travers le monde, tout en donnant les moyens au Québécois de se gouverner par eux-mêmes et pour eux-mêmes, ou bien l’indépendance n’est-elle qu’une façon détournée d’adhérer aux objectifs globaux du Forum économique de Davos?
Que le Parti Québécois se connecte sur les aspirations des Québécois, au lieu de tenter de les amener dans un cul-de-sac où l’échec d’un autre référendum sonnerait le glas des aspirations de la nation française d’Amérique. Car, dans un avenir pas si lointain, les tenants des stratégies exclusives du Parti Québécois pourront sûrement se dire, concernant les GES : « I did my part, but, I have lost what I was… ».