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Portait de la chorégraphe Ariane Fortin :  L’important, c’est de foncer et de le faire

Photo : Courtoisie.

Jeune danseuse et chorégraphe dans la trentaine, Ariane Fortin naît avec le rythme dans le sang.

Valérie Cloutier, Collaboration spéciale, étudiante en Arts, lettre et communication/Médias au Cégep de La Pocatière

Grandissant dans une famille de musicien, elle est initiée par son père à un instrument de musique. Échec. Son corps a toujours été le seul moyen pour elle d’exprimer son art. Un soir, sa mère l’a accompagnée au spectacle de danse La vie qui bat. Noyée par une vague d’émotion en raison du sujet qui l’a profondément touchée, Ariane s’est dit « Ok ! C’est ça que je veux faire de ma vie ! ». Cette pièce se déclare l’élément déclencheur chez la petite fille 13 ans aux larmes coulantes sur ses petites joues rosées.

C’est ce qu’Ariane a raconté avec énergie au téléphone, quand elle a gentiment accepté d’accorder une entrevue au Placoteux.

Au cours de son enfance, Ariane a suivi des cours de danse à Sherbrooke. Par la suite, elle a étudié à Montréal au Cégep de Saint-Laurent en option danse. Ensuite, elle s’est envolée vers l’Académie de danse de Montréal. Maintenant, elle bat de ses propres ailes dans son métier qu’elle adore. Elle enseigne à de jeunes enfants âgés de deux et sept ans. Déjà quatre ans qu’elle est engagée à l’équipe Moi à L’Œuvre, un projet chapeauté par le Centre d’art de Kamouraska. L’idée est de monter des spectacles pour enfants afin de les initier aux arts. L’équipe est constituée de cinq artistes multidisciplinaires qui incitent les enfants à découvrir différents types d’art. Ariane, pour sa part, a sous sa responsabilité de favoriser l’accès à ses ateliers de danse. Les projets artistiques conçus avec les enfants sont l’une de ses plus grandes fiertés. Ce qui est amusant avec le processus créatif, c’est qu’ils souffrent souvent, à la dernière répète, du syndrome de : « Ah c’est où qu’on s’en va avec ça ??? Ça a l’air de rien ! », répète Ariane. Mais finalement, la magie opère. Chaque année, l’équipe se surprend elle-même.

Cela lui arrive d’avoir l’impression d’être à court d’idées. Dans le sens qu’elle est le genre à se dire : « Ah man ! Comment je vais faire ? », parce qu’à chaque année, elle doit créer un spectacle de danse composé d’entre dix et quinze pièces. Sans oublier qu’elle doit renouveler ses idées parce qu’elles ne doivent pas ressembler à ses anciennes créations : la musique doit plaire aux élèves, le sujet doit être intéressant, la matière doit être approfondie, etc. Cette pression crée du vertige pour une chorégraphe. Pour ses créations, elle s’installe à son bureau et elle développe des idées ; elle n’en manque jamais finalement. Le syndrome de la page blanche lui est totalement inconnu. « C’est comme un petit engrenage, lorsque je mets une petite idée dans le mécanisme, tout devient fluide », exprime Ariane. Le temps joue un très grand rôle dans le processus de création. Le plus important pour ses créations ? S’allouer des moments à la recherche ou d’aller marcher en forêt afin que ses idées coulent comme une rivière dans sa tête.

Sa source d’inspiration

« J’aime beaucoup utiliser le quotidien comme source d’inspiration que je trouve infinie. Que ça soit les mouvements, les lieux ou les émotions du quotidien », affirme Ariane.

Elle essaie de s’inspirer des objets et de tout ce qui l’entoure pour sortir de sa gestuelle qui lui viendrait naturellement. Tout le monde a une façon propre à soi de bouger. Son défi se lance à trouver des trucs extérieurs pour sortir de sa zone de confort. Elle s’inspire grandement de ses élèves, car ils constituent une source infinie de mouvements. En les amusant aux activités d’improvisation ou en réalisant des projets de créations, Ariane réutilise leurs idées.

Lundi 5 octobre, Ariane s’est lancée dans la nouveauté, elle a vécu sa première expérience d’enseignement avec des personnes handicapées. Après l’entrevue téléphonique, Ariane et moi avions gardé contact. Par courriel, elle m’a justifié que sa première journée était au-dessus de ses attentes. Elle dirait même que c’était touchant.

De plus, Ariane organise des cours de danse pour maman-bébé. Cela consiste, pour les jeunes parents, à danser avec leur poupon dans le porte-bébé. C’est une manière pour le père ou la mère de se connecter à leur enfant.

Ariane donne un conseil aux gens qui souhaitent se lancer dans ce domaine : « Je dirais simplement de le faire parce que peu importe ce qui va en résulter, ça va être une expérience magique. L’expérience en vaut la peine. Même si on ne réussit pas nécessairement, dans la vie, à se rendre à un niveau professionnel ; je pense que le cheminement d’un parcours de danseur ou de chorégraphe est quelque chose de nourrissant et qui donnera des outils pour tout le restant de notre vie. Je dirais de le faire sans aucune hésitation parce qu’il va en résulter quelque chose de super positif. »

Avec sa grande énergie positive, son sourire contagieux et son grand enthousiasme, Ariane propage de super bonnes vibrations… comme les cordes d’une guitare. Elle vous donnera envie de danser sur le rythme de la musique.