Rendez-vous réussi avec le cinéma québécois

LA POCATIÈRE – Pour sa 6e présentation à La Pocatière, la tournée des Rendez-vous du cinéma québécois a permis aux cinéphiles de voir deux longs métrages, « 5150, Rue des Ormes » d’Éric Tessier et « Le jour avant le lendemain » de Marie-Hélène Cousineau. 

La porte-parole des Rendez-vous, Joëlle Spérano, croit que la tenue de l’événement sur deux jours permet de présenter encore plus de films et de favoriser la rencontre des artisans du cinéma québécois avec le public.

« On présente un film plus récent et un film d’auteur », souligne Mme Spérano.  Joëlle Spérano note aussi la collaboration qui existe entre la tournée des Rendez-vous et le milieu. Le cinéma Le Scénario, le Cégep et la Ville de La Pocatière s’ajoutent aux partenaires majeurs que sont la SAQ et Super Écran. 

5150, Rue des Ormes 

À l’affiche au cinéma Le scénario, le film « 5150, rue des Ormes » a été projeté le 19 octobre. Mettant en vedette Normand D’Amour, Sonia Vachon, Marc-André Grondin et Mylène St-Sauveur, ce thriller psychologique nous amène entre les murs de la maison des Beaulieu où Yannick, à la suite d’une chute en bicyclette se retrouve séquestré. 

Jacques Beaulieu, le dernier des justes, exerce un pouvoir tyrannique sur sa famille. Maude, son épouse, lui est soumise autant qu’à Dieu. Michelle, leur fille de 17 ans, s’affirme de plus en plus pendant que la cadette, Anne, 7 ans, au regard vide, renvoie constamment Beaulieu à sa propre culpabilité.

Comment Yannick pourra-t-il s’en sortir?

Le marché est simple, mais non sans risques. « Bats-moi aux échecs et je te laisse partir », lui dit Jacques Beaulieu.  


Le réalisateur, Éric Tessier a participé à une discussion avec les spectateurs. Photo: Maurice Gagnon

Éric Tessier 

Pour le réalisateur, Éric Tessier, il convenait d’aborder le sujet avec doigté et finesse. « On était toujours sur la corde raide pour ne pas tomber dans la caricature et trouver le bon équilibre », dit-il.   Inspiré du roman éponyme de Patrick Sénécal, le film parvient à maintenir le même rythme et le même suspense que le livre.

Le fait que le scénario découle d’un roman qui est fort met la barre haute, affirme Éric Tessier. C’est aussi lui qui avait réalisé en 2003 le film « Sur le seuil » inspiré d’un autre roman de Sénécal. 

Choix 

Selon Éric Tessier, certains éléments du livre ont dû être abandonnés, comme le rapport sexuel entre Michelle et Yannick, non pas par censure, mais parce qu’il était difficile de l’inclure dans le scénario.

« Il faut faire des choix, on ne peut pas tout raconter dans un film. On ne peut pas développer tous les personnages de la même façon », explique le réalisateur lors d’une rencontre avec le public après la projection.  Même si elle semble cinématographique, l’écriture de Patrick Sénécal n’était pas pour autant simple à mettre en images. Le projet aura nécessité cinq ans et demi de travail.

En résulte un film captivant soutenu par l’excellent jeu des acteurs. Les effets spéciaux sont bien dosés et efficaces. Bref, Éric Tessier a réalisé une très bonne adaptation du livre qui met le spectateur échec et mat!