Robert Diamant est de retour au bercaileliane_vincent20150128

LA POCATIÈRE – Le fils du boulanger Diamant de Saint-Pascal a parcouru un long chemin pour bâtir une carrière de trente-cinq années au cœur des bouillonnements sociaux des années 60 et de l’élan qui en a résulté. Robert Diamant, gestionnaire de développements immobiliers et copropriétaire de la bijouterie Champagne & Diamant,  a partagé avec nous les étapes de sa vie professionnelle.

Robert Diamant a trois ans lorsqu’il arrive à Saint-Pascal. Sa famille a la trempe des entrepreneurs. Le père et une bonne part de ses quatorze enfants ont mis sur pied et géré des entreprises. La boulangerie familiale a évolué jusqu’à devenir une confiserie importante qui a opéré jusqu’à la fin des années 50. « C’est mon frère Paul qui a repris la boulangerie et qui l’a développée, évoque M. Diamant. C’était un bâtisseur, impliqué partout dans sa communauté. Il a laissé sa marque sur Saint-Pascal. »

Vivre les grands changements

Sous l’impulsion d’une telle famille, où sa mère ne cesse de lui rappeler l’importance de l’éducation, le jeune Robert a complété un bac en Psychologie et une maîtrise en orientation professionnelle. À sa sortie de l’université, en 1962, les possibilités d’emploi sont nombreuses. Il choisit pourtant sa région et devient directeur du Service d’orientation professionnelle à la Commission scolaire (CS) de la Cité de Rivière-du-Loup. C’est le début d’un riche parcours dans le système d’éducation qui s’apprête à tranquillement révolutionner le Québec.

Alors qu’il partage son temps entre un poste de professeur à l’Université Laval et les travaux de regroupement des 56 municipalités qui formeront la CS du Grand-Portage, on lui propose un nouveau mandat. Dans la foulée du rapport Parent, le gouvernement provincial autorise la création d’un cégep à Rivière-du-Loup. Robert Diamant est recruté pour son implantation.

Il est nommé directeur des Services pédagogiques et, en quelques mois, il monte des équipes de collaborateurs qui bâtissent des programmes, des laboratoires, des horaires. D’avril à septembre 1969, Robert Diamant n’a pas beaucoup dormi.

« En septembre, nous avons ouvert avec presque 1000 étudiants et une quinzaine de programmes généraux et techniques », s’étonne encore M. Diamant. Des locaux de la Cité des Jeunes et de l’École de métiers ont été convertis et l’école Mgr Taché a été récupérée pour réaliser le premier campus.

Un des programmes, Techniques de loisirs, était une première au Québec. Il fallait un milieu de stage pour les étudiants, on a aménagé un centre de plein à air à Pohénégamook. On a aussi contribué activement à l’organisation des premiers Jeux du Québec avec la construction d’une piscine et d’infrastructures pour l’athlétisme.

C’est une période de sa vie qui le rend très fier. « Nous avons bâti quelque chose d’important pour la région, il a fallu de l’audace », affirme le gestionnaire.

Le service public

Les années 70 ont été marquées par des relations de travail houleuses partout au Québec. En 1974, au moment de négocier les conventions collectives des employés de cégep, on nomme Robert Diamant président du comité patronal regroupant la Fédération des cégeps et le gouvernement du Québec. « En trois ans, nous avons signé des conventions négociées, sans requérir de loi spéciale », rappelle M. Diamant.

Son destin l’appelle par la suite à quitter la région. Directeur général de l’Éducation des adultes, puis trois fois sous-ministre à la Justice, à la Sécurité publique et au Travail, président de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) durant quatre ans, président de l’Office des professions, Robert Diamant est au cœur des années décisives où la société québécoise s’est définie. Il contribue entre autres à la réforme de la Loi de police et à la révision du Code du travail, avant d’être chargé de mission pour le ministère du Conseil exécutif.

On l’a même envoyé à l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour réviser certaines politiques en droit international du travail, à titre de porte-parole d’une délégation canadienne.

Le retour

Admissible à la retraite, Robert Diamant se lance de 1999 à 2006 dans la gestion d’un centre équestre à Saint-Basile-de-Portneuf, son village natal. Déménagé à Sainte-Catherine, il rencontre au club équestre Lynda Veilleux, qui deviendra sa compagne. C’est avec enthousiasme qu’ils prennent la décision de s’installer au Kamouraska, à la suite d’une visite qui avait séduit Mme Veilleux. En 2011, ils s’installent dans le rang des Côtes à Kamouraska, dans une maison qui contemple le fleuve et la montagne à Plourde.

Le couple apporte avec lui son expertise, dont il compte bien faire bénéficier le Kamouraska. Depuis 2012, avec Développement Champagne & Diamant, Lynda Veilleux et Robert Diamant ont déjà orchestré deux projets immobiliers à La Pocatière.

La fermeture annoncée de la bijouterie L’anneau d’Or allume une nouvelle étincelle chez les deux gestionnaires. En à peine 45 jours, Lynda Veilleux et Robert Diamant achètent l’entreprise, la rénovent de fond en comble et rouvrent sur la 4e Avenue à La Pocatière la bijouterie Champagne & Diamant. Ils sont bien décidés à participer à l’essor de cette rue commerciale. « J’aime tellement le dynamisme qu’il y a ici que j’ai déjà dit que j’aimerais la rendre aussi célèbre que la 5e Avenue à New York! » rigole le nouveau bijoutier.

L’avenir

Le couple Veilleux-Diamant a toujours un grand désir de participer au développement du Kamouraska. « Nous avons encore plusieurs idées à partager, relate Robert Diamant avec enthousiasme. Des idées peu coûteuses, mais qui créeraient des liens entre les gens. »

Après un long détour, M. Diamant est revenu chez lui, avec un bagage dont il veut faire bénéficier la région qui l’a vu grandir. On dit qu’il est bon d’aller voir le monde, que le retour au bercail est d’autant plus positif quand on en partage les fruits. Robert Diamant en est un bon exemple.