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Saint-Germain au Far West

SAINT-GERMAIN – À l’heure des compressions gouvernementales dans les budgets culturels, la troupe du Théâtre de La Bacaisse présentera au Théâtre des Prés de Saint-Germain durant tout le mois d’août la pièce La Brute, sa deuxième production originale, réalisée sans subvention, mais avec passion.

Ils sont six diplômés universitaires, en études théâtrales ou en scénographie, originaires de Saint-Pascal, de Chicoutimi, de Montréal ou de Québec, tous amoureux du Kamouraska. Après un passage remarqué à l’Ancien palais de justice de Kamouraska, ils ont décidé l’an dernier de renouer avec la tradition du Théâtre des Prés, qui n’avait présenté aucune production théâtrale depuis la fin des années 90.

Soutenus par le conseiller municipal de Saint-Germain et homme de théâtre Christian Bégin, ils ont donc formé le Théâtre de la Bacaisse et présenté leur première production à l’été 2014. La Truie, une comédie de style cabaret, a connu des débuts modestes, mais à la fin de la saison, la troupe savait qu’il y en aurait une deuxième.

Théâtre historique et déjanté

Cette année, Mélissa Bouchard a placé sa comédie en 1903. Alors que le monde découvre les vertus de l’or noir, le bruit court qu’un important gisement de pétrole a été découvert au Bas-Saint-Laurent. Une course à la fortune s’engage, remplie de chassés-croisés sur fond de chasse à l’héritage et parfumée de poudre à canon et de whisky.

« Je fais du théâtre historique qui brise les conventions, explique l’auteure. Cette année, j’ai bâti la pièce sur une structure classique, en y intégrant plusieurs éléments burlesques. » La création est collective. Après s’être documentés solidement sur l’époque et le genre, les membres de la troupe ont improvisé quelques scènes dont Mélissa Bouchard s’est inspirée pour rédiger le texte de la pièce.

« Notre jeu est très physique, à la Marivaux », décrit Jocelyn Paré, l’un des acteurs, qui se réfère aussi à Olivier Guimond pour décrire le côté burlesque de La Brute. Marie-Pier Lagacé renchérit : « Déjà l’an dernier, on mêlait le genre léger avec quelques clins d’œil plus intellectuels et on s’est aperçu que le public y trouve son compte. »

La Brute est donc une production de théâtre d’été pleinement assumée, qui n’a toutefois aucun complexe à partager l’amour de la troupe pour le mélange des genres et la réflexion sociale. « Cette histoire de course au pétrole se conclut à Cacouna, rappelle Philippe Rivard. Les événements récents nous ont donné une belle occasion de parler d’appât du gain, de profits énormes et faciles, et le western est le genre parfait pour ça! »

Du théâtre en région

La troupe de La Bacaisse assure tous les aspects de la production. Le texte de Mélissa Bouchard est soutenu par des décors et des costumes créés par Dominique Giguère. La musique de La Brute a été écrite par Mathieu Turcotte et les chorégraphies sont d’Ariel Charest. L’équipe prend aussi en charge la promotion du spectacle, son financement et même le service de bar.

La Bacaisse s’est aussi donné pour mandat de partager leur amour du Kamouraska avec le public de partout au Québec. Marie-Pier Lagacé explique : « Pour inciter les gens à découvrir la région, on propose plusieurs forfaits, souper théâtre avec le Bec fin de Saint-Pascal, Chez Mamie ou Côté Est à Kamouraska, ou un après-spectacle à la Tête d’Allumette de Saint-André. » Constatant le succès de leur offre, ils jonglent avec l’idée de proposer en 2016 des forfaits hébergement.

On présentera cet été 16 représentations (cinq de plus que l’an dernier), du mercredi au samedi du 1er au 29 août, avec un soir de relâche le 7 août. Les billets sont disponibles en prévente au IGA de Saint-Pascal, au Fil bleu à Kamouraska, par téléphone au (418) 551-7228 ou par courriel à theatredelabacaisse@gmail.com.