Sophie Pelletier en mode création

LA POCATIÈRE — Verres fumés. Tenue décontractée. Un verre de bière sous le soleil cuisant de juillet sur la terrasse de l’Azimut, à La Pocatière. Sophie Pelletier donne l’image d’une fille en vacances. Détrompez-vous! Elle est en pleine création et s’oblige à un rituel d’écriture quotidien. Son objectif : une chanson par jour.

Malin qui pourrait annoncer la sortie de son premier album. Ça pourra prendre un an, deux ans. Son gérant, Grégory Charles, lui a commandé cent chansons afin d’en retenir une dizaine. Le chiffre est peut-être symbolique, n’empêche que depuis le 19 juin Sophie écrit paroles et mélodies.

« Je suis rendue à une dizaine de nouvelles chansons », dit-elle. Coupée par le bruit infernal d’un moteur de camion qui passe sur la 4e Avenue, elle fait une pause et ajoute : « plus j’écris, plus mes tounes sont bonnes. Ça stimule ma plume. » Et lorsqu’elle est en panne d’inspiration, elle envoie un courriel à ses amis qui lui suggèrent des thèmes.

Rythme de création

Habituée à étudier et à travailler avant de faire de la musique, Sophie Pelletier a dû s’habituer à ce nouveau rythme de création. « Au début, j’avais l’impression que je ne faisais rien », lance-t-elle en riant.

Sophie est dans la région parce qu’elle a quelques spectacles prévus cet été. Elle n’est pas en vacances pour autant. Loin de là…

L’artiste a besoin de solitude pour créer. C’est plus facile pour elle de s’isoler à Montréal qu’à Rivière-Ouelle, surtout lorsqu’elle aborde des sujets plus personnels. « J’aime que ma mère découvre mes chansons en même temps que tout le monde », dit-elle.  


Photo: Maurice Gagnon

Le show de l’Expo

Récemment, on a pu entendre Sophie au Festival de danse country de La Pocatière, puis à L’Islet. Samedi dernier, elle a renoué avec les bars dans un show à caractère plus rock au Saint-Louis, à La Pocatière. Mais son « ultime spectacle », c’est à l’exposition agricole de Saint-Pascal qu’elle le présentera, samedi.

Un spectacle de 90 minutes — le plus long de son été — où, munie de sa guitare, sera accompagnée au piano et à la batterie. Ce sera l’occasion d’entendre certaines des chansons qui lui ont permis de se démarquer à Star Académie, mais aussi quelques-unes de ses nouvelles compositions. Elle nous promet une surprise musicale qui devrait tinter l’album.

Avec GMG

Il y a quelques mois, Sophie Pelletier a quitté les Productions J pour joindre GMG (Groupe Musique Greg). C’est Grégory Charles son nouveau gérant avec qui elle prépare son album. « Je ne suis pas en chicane avec Production J, mais ça ne correspondait pas à mon style musical et ils avaient moins de temps à me consacrer », dit-elle. L’auteure-compositrice-interprète se détache de l’image de l’académicienne pour aller vers ce qui lui ressemble plus. Petite anecdote : Grégory Charles n’a encore rien entendu de ses nouvelles compositions.

Pour son premier album, Sophie veut avoir quelques mélodies accrocheuses, pour la radio, mais ce n’est pas son but premier. Elle veut se démarquer par l’intensité de ses textes. Une intensité que l’on retrouve dans ses premières chansons, où elle nous parle entre autres de ses peurs ou d’un enfant de son quartier montréalais laissé à lui-même dans une ruelle.

Récemment, Sophie a développé une belle complicité avec le groupe Noir silence, alors qu’elle remplaçait Marjo comme artiste invitée. Cette connivence s’est retrouvée la semaine dernière au Festival d’été de Québec et se renouvellera le 15 août en Beauce lors d’un spectacle-bénéfice pour les gens de Lac-Mégantic.

Sophie chantera aussi le 8 août à Sorel-Tracy. « Après ça, je serai libre de composer », lance-t-elle. Mais pas question pour Sophie de se la couler douce. Ce n’est pas de vacances dont elle a envie, mais d’action.