Non, Sophie Pelletier ne vient pas de signer la bande sonore de la célèbre revue de fin d’année de Radio-Canada. L’auteure-compositrice-interprète ne dit pas non plus « bye bye » à son passé, même si on est porté à croire que oui, à l’écoute des premières notes de ce nouveau EP.
Sophie Pelletier nous avait déjà fait état de cette énergie créatrice nouvelle qui soufflait sur sa carrière l’automne dernier et qui l’amenait à explorer de nouvelles avenues musicales. Le résultat peut enfin être entendu sur Bye Bye, un premier EP qui se pointe après une « tempête » survenue il y a environ un an et sur laquelle elle est restée brève, préférant tout simplement tourner la page.
« C’est une artiste française que j’ai découverte, Clara Luciani, qui m’a inspiré le son du EP. J’avais le goût depuis longtemps d’explorer un son plus funk, plus disco. Ça m’a donné le goût de m’assumer », résume Sophie Pelletier.
Depuis septembre, les fans pouvaient d’ailleurs découvrir ce nouveau son sur le premier extrait Pas comme ça qu’on s’aime. Cette nouvelle orientation musicale, elle l’a travaillée en équipe, précise-t-elle. Elle cite, entre autres, Gautier Marino à la réalisation et Amylie à la direction artistique. Son désir était d’en arriver à quelque chose de propre à elle, tout en étant dans un esprit de continuité avec ce qu’elle a fait auparavant. La basse, omniprésente sur les quatre chansons du EP, est l’instrument qui fait le pont entre le passé et le présent, selon elle.
« Les premiers commentaires sont très positifs et disent qu’il s’agit quand même d’une coupure avec le passé. Certains ont même dit qu’il était temps que j’en arrive là. Tant mieux s’ils apprécient ce que je fais maintenant, mais je ne renie pas ce que j’ai fait avant non plus », indique l’artiste.
Sophie Pelletier avoue toutefois avoir raffiné sa plume depuis ses débuts, sans nécessairement laisser de côté ce côté pop dans lequel elle se reconnaît. Cela ne l’a pas empêchée pour autant de chanter les mots de quelqu’un d’autre sur la pièce Liquide, la première à se présenter sur le EP après une courte introduction de piano d’une trentaine de secondes.
« C’est un auteur français, François Welgryn, qui m’avait déjà offert une chanson sur mon premier album conjointement avec un auteur-compositeur québécois qui a composé la pièce. Nos chemins se sont recroisés et je me suis retrouvée chez lui, à Paris, à raconter ma vie un après-midi de temps. Je lui ai fait état du côté émotif de ma personnalité et il m’est arrivé avec ce texte-là. C’était tellement près de moi que je trouvais tout naturel de chanter la chanson », raconte Sophie Pelletier.
La pièce donne d’ailleurs très bien le ton au EP, puisque les autres chansons, toutes composées par l’auteure-compositrice-interprète, semblent se succéder dans une logique implacable, comme si chacune représentait les phases d’un deuil, malgré leur emballage musical plutôt dansant – serait-ce la « tempête » à laquelle Sophie Pelletier fait référence?
Ainsi, autant se dégage une impression de dépression et de douleur dans Liquide, qu’une forme de colère semble émerger dans Pas comme ça qu’on s’aime, suivi d’un genre de négociation dans Bye Byeet enfin l’acceptation dans Ça va aller. Bref, même s’il s’agit d’un EP de cinq pièces incluant l’introduction, on sent bien le désir d’un fil conducteur du début jusqu’à la fin, même si la proposition reste évidemment plus brève qu’un album complet.
Si Sophie Pelletier n’a pas prévu de tournée proprement dite pour accompagner le lancement de ce nouvel EP, l’artiste mentionne que quelques spectacles sont prévus dans la région l’été prochain. Les dates seront connues sou peu. D’ici là, il est possible d’écouter Bye Byesur les plateformes de musique en ligne. Sophie Pelletier promet avoir avec elle quelques copies physiques lorsqu’elle se produira en spectacle chez nous.