On associe généralement l’histoire des quais de la Côte-du-Sud à la pratique du cabotage qui a connu son apogée avant l’apparition du chemin de fer et son déclin avec l’arrivée du transport routier. Des goélettes et diverses embarcations accostent sur ces quais pour le transit de marchandises de toutes sortes : bois, denrées, bétail, etc. Toutefois, la vocation touristique de ces infrastructures est moins connue.
Berceau du tourisme au Canada, Kamouraska est une destination prisée par les estivants depuis plus de deux-cents ans. Dans les années 1820, des bateaux vapeurs, appelés «steamers», partent de Montréal et de Québec pour des «voyages de plaisir à Kamouraska». Les navires accostent au quai Taché, lequel a été construit entre 1815 et 1826 par Charles et Jean-Baptiste Taché. Mais avec l’apparition du train et la popularité de Cacouna pour aller prendre des «bains de mer» Kamouraska est de moins en moins fréquenté par les bateaux de plaisance.
Construit entre 1852 et 1855 pour faciliter le cabotage, le quai de Rivière-Ouelle permet de traverser jusqu’à Murray Bay (La Malbaie) à partir de 1880. L’écrivain Arthur Buies raconte que la compagnie des vapeurs Saint-Laurent y organise deux départs par jour en plus de faire la navette avec d’autres quais de la Côte-du-Sud comme celui de Saint-Jean-Port-Joli. La construction d’un petit tronçon ferroviaire entre le quai et la gare de Rivière-Ouelle et l’ajout d’un petit bureau de poste crée une certaine animation dans ce secteur. La popularité de cette traverse maritime s’explique par l’absence de chemin de fer à La Malbaie à l’époque. Les gens de la Côte-Nord traversent jusqu`à Rivière-Ouelle pour prendre le train. Mais après l’arrivée du chemin de fer sur la Côte-Nord en 1918, ce service de traverse et de lien ferroviaire déclinera à Rivière-Ouelle.