Un cimetière et une clôtureeliane_vincent20140527

LA POCATIÈRE – Des membres du comité de sauvegarde des cimetières de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, récemment remis en fonction, ont constaté le 20 mai dernier que la clôture du cimetière des Pins était en voie d’être démantelée.

Après la visite du spécialiste en patrimoine religieux Jean Simard, le 30 avril dernier, un certain optimisme régnait pour la préservation du patrimoine religieux de La Pocatière. Le comité de sauvegarde compte parmi ses membres des citoyens, une représentante de Ville La Pocatière, Mme Lise Bellefeuille, de même que le président de la Fabrique, M. Roger Hudon.

Ce comité gérait depuis plusieurs années des dossiers ponctuels, selon les besoins de la Fabrique. Il a, entre autres, obtenu des subventions pour la restauration du calvaire du cimetière des Pins et assuré la réfection de la clôture ornementale.


La hauteur du muret délimitant le cimetière n’a pas semblé inquiéter le président du conseil de fabrique de Sainte-Anne-de-la-Pocatière

Étonnement

Une membre du comité, Mme Violette Alarie, témoigne de sa surprise devant le travail de démantèlement amorcé sans que les membres du comité en soient informés. « Cette question avait été clairement évoquée lors de la relance du comité le 30 avril, affirme Mme Alarie, et des solutions avaient été proposées pour financer une corvée et prolonger la vie de cette clôture. »

Le comité déplore le manque de reconnaissance de son action et le manque d’écoute de la Fabrique dans ce dossier. « Nous aurions voulu être des partenaires pour la mise en valeur de notre patrimoine, pas les témoins de sa destruction », note Mme Alarie.

En mauvais état

Selon M. Hudon, président de la Fabrique, il était impossible de conserver la clôture du cimetière, tant sont état s’était dégradé. « La clôture était dangereuse, affirme Roger Hudon, tellement rouillée qu’elle menaçait de se détacher à plusieurs endroits. » Il poursuit en indiquant que les marguilliers se sont réunis, en présence du curé de La Pocatière, Simon-Pierre Pelletier. La Fabrique a pris la décision de retirer la clôture ainsi que les portails, et de repeindre le muret de ciment qui soutient la dénivellation d’un peu moins d’un mètre entre le cimetière et la route.

« Ça n’a rien coûté à la Fabrique, l’ouvrier a accepté de le faire pour le métal », conclut M. Hudon. Des colonnettes de briques seront érigées à l’emplacement des portails. La Fabrique ne croit pas être en mesure, financièrement, de réinstaller une clôture dans un avenir rapproché. Le président évoque tout au plus la possibilité de poser un filin d’acier pour délimiter l’espace.

Interrogé sur le risque posé à la sécurité par la hauteur du muret séparant le cimetière de la rue, M. Hudon a rétorqué : « Il s’agira simplement de faire attention. Personne ne va si près du bord, c’est un cimetière, pas un terrain de jeu. » M. Hudon a également minimisé les risques de vandalisme qui pourraient être augmentés par un espace non enclos.
Qu’en pense la Municipalité
Le directeur général de Ville La Pocatière a indiqué au Placoteux qu’aucun règlement n’encadre le fait d’enlever une clôture sur un terrain. « On règlemente l’installation, mais pas le démantèlement », indique Daniel Chabot. Les élus de la Ville ont discuté de la question en comité, mais il n’y a pas de prise pour la Ville dans ce dossier. Il semble que Mme Bellefeuille n’avait perçu aucune intention de retirer la clôture lors des discussions du comité de sauvegarde où elle représente la Ville. « La Ville de La Pocatière siège à ce comité pour le soutien financier qu’elle pourrait apporter à la Fabrique dans la préservation de son patrimoine religieux », explique Daniel Chabot.

L’avenir du comité de sauvegarde

Mme Alarie étudiera avec son équipe les possibles actions à prendre suite au retrait de la clôture. Selon elle, le lien de confiance avec la Fabrique a été ébranlé. « Avec la saison touristique qui commence et l’intérêt grandissant du public pour le patrimoine religieux, c’est du vandalisme d’avoir défiguré ainsi le cimetière », conclut-elle.