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Un nouveau chercheur au CÉPOQ

SAINTE-ANNE-DE-LA-POCATIÈRE – Le Centre d’expertise en production ovine du Québec, CEPOQ, s’est joint les services d’un nouveau chercheur, Éric Pouliot, spécialisé dans la qualité de la viande, ce qui est un enjeu principal pour l’industrie ovine. Au Québec, deux chercheurs seulement, possèdent une telle expertise.

La qualité et la constance du produit sont deux éléments importants, selon Hélène Méthot, directrice générale du CEPOQ et déjà beaucoup d’efforts ont été mis au chapitre de la qualité de la carcasse. « Dans le cadre de notre programme d’évaluation génétique, on cherche à améliorer la qualité de carcasse. Le consommateur, lui, ce qu’il recherche, c’est le goût, la tendreté de la viande. »

Caractériser la viande

Le CEPOQ et ses partenaires réalisent avec Éric Pouliot un projet qui vise justement à caractériser la viande d’agneau produite au Québec ce qui permettra de la positionner par rapport à celle des compétiteurs comme la Nouvelle-Zélande, l’Australie, l’Ouest canadien. « Quand on aura identifié les grandes forces de notre produit par rapport aux autres, ça deviendra des outils de marketing pour mettre en valeur l’agneau du Québec », dit-elle. Ce projet provient de la filière ovine du Québec qui regroupe des gens des différents maillons de production. Plusieurs paramètres comme la tendreté et l’évaluation sensorielle seront évalués de façon objective selon certains paramètres. Les résultats devraient être disponibles à l’été 2016.

« Je suis convaincu que la qualité de la viande est essentielle afin d’assurer la pérennité de notre industrie », soutient M. Pouliot. De façon plus large, il ajoute que « la qualité du produit est sans nul doute, un des principaux critères de développement et de survie des différentes industries animales. »

Mondialisation

« Ceci est d’autant plus vrai, croit le chercheur, dans le contexte actuel de mondialisation où la concurrence se fait de plus en plus féroce en termes de prix, d’homogénéité et de qualité des produits animaux offerts aux consommateurs. » Au Québec, dit-il, la production ovine est particulièrement soumise à cette concurrence. De plus, la réalité climatique de l’est du Canada fait en sorte qu’il est pratiquement impossible de rivaliser économiquement avec certains pays, puisque leurs coûts de production sont beaucoup moins élevés que ceux des producteurs québécois. « Je souhaite donc être en mesure d’offrir à la filière ovine, mais également à d’autres filières, une expertise et un soutien en mettant en place un laboratoire ayant la capacité de réaliser les diverses analyses importantes lorsqu’il est question de qualité de la viande. J’espère être en mesure de contribuer au développement et à la réussite de notre filière en lui permettant de mettre en marché un produit de qualité qui se démarquera toujours de la concurrence », selon Éric Pouliot.

Au plan canadien le CEPOQ participe à une table ronde qui réunit tous les intervenants du mouton. Selon Mme Méthot, la priorité numéro un qui devrait être reconnue est la qualité de la viande, ce qui permettrait donc au CEPOQ de se positionner pour accéder à du financement de recherche fédéral.

Chaire

Une Chaire de leadership et d’enseignement en production ovine à l’Université Laval a été octroyée, le 11 février dernier, au professeur chercheur François Castonguay, partenaire de longue date du CEPOQ. « C’était le seul chercheur canadien identifié spécifiquement à la production ovine », souligne Mme Méthot. Grâce à une collaboration du MAPAQ, de la Fédération des producteurs d’agneaux et moutons du Québec, de la Société des éleveurs de moutons de race pure, du CEPOQ et de la Faculté d’agriculture de l’université Laval, on a été en mesure de le rattacher à titre de professeur pour cinq ans à la faculté d’agriculture. Ensuite, c’est l’université qui garantira ses activités de professeurs chercheurs. « Il formera les agronomes en production ovine, ce qui est fort intéressant », selon Mme Méthot. Il a de plus accès à des fonds de recherche réservés à la recherche universitaire.

Programme d’évaluation

Le CEPOQ travaille aussi à la mise en place du Programme d’évaluation génétique pour les éleveurs laitiers, ce qui permettra d’offrir aux éleveurs de brebis laitières les outils nécessaires pour évaluer le potentiel de leurs brebis et éventuellement accroître les performances du troupeau. « En collaboration avec la Fédération des producteurs d’agneaux, le MAPAQ et Valacta, on est à compléter le programme », résume la directrice générale. Il reste moins d’un an pour compléter ce projet, selon Mme Méthot. Plus il y aura de données, plus l’évaluation génétique va se préciser, dit-elle. Le projet permettra aussi d’accompagner les éleveurs qui l’utiliseront. 

Préoccupation régionale

Enfin, face aux coupes imposées dans le domaine de la recherche, les centres de recherche et d’expertise comme le CEPOQ doivent en quelque sorte se repositionner. On travaille à redresser la situation afin de maintenir les activités du centre de recherche et de formation. « Pour ce volet, on sent qu’il y a une préoccupation régionale », souligne Mme Méthot. Cette industrie représente une richesse pour la région et amène un son lot d’emplois, dit-elle. « La région est sensible à l’importance de l’industrie ovine dans l’économie agricole du Québec », lance Mme Méthot. Il faut, dit-elle, par une nouvelle stratégie d’affaires, générer des collaborations économiques à cause de la baisse des revenus de recherche.