Reconnu pour être une pépinière de sculpteurs, Saint-Jean-Port-Joli est souvent l’hôte de créateurs. En 1927, Alexander Young Jackson (1882-1974) et Frederick G. Banting (1891-1941) y font un séjour. Parcourant le territoire, ils n’hésitent pas à braver les éléments pour peindre le village de Saint-Jean-Port-Joli et ses environs.
Reconnu comme l’un des grands peintres canadiens, Jackson fait partie du Groupe des Sept, un groupement de peintres paysagistes qui souhaitent faire prendre conscience aux Canadiens de la grandeur du pays et de la beauté de sa nature. À l’hiver 1927, Jackson demande à l’un de ses amis Frederik G. Banting de l’accompagner pour un voyage jusqu’à Saint-Jean-Port-Joli.
Une fois sur place, les deux peintres constatent rapidement les difficultés de peindre avec un vent provenant du fleuve qui provoque de la poudrerie. Jackson n’en est pas à ses premières armes. Mais Banting, artiste peintre amateur, y voit un grand défi. Jackson lui fera découvrir les techniques du peintre paysagiste.
Se donnant le nom de Fred Grant, Banting cherche à passer inaperçu en portant de vieux vêtements. En fait, lors de son passage, ce médecin veut se consacrer à la peinture et rester incognito. Lorsqu’il s’arrête quelque part, ses services sont souvent requis comme médecin. Banting cache aussi le fait qu’il est le codécouvreur de l’insuline et récipiendaire du prix Nobel de médecine (1923).
Le peintre Alexander-Young Jackson a l’habitude de visiter la Côte-du-Sud. Mais il le fait discrètement. Des membres de la famille de sa nièce Naomi Jackson Groves possèdent une résidence d’été à Saint-Aubert. Mentionnons que Jackson affectionne particulièrement le village de Sainte-Louise dans ses pérégrinations, puisque selon lui ce village est typiquement canadien-français et éloigné des touristes. Entre 1925 et 1945, Jackson réalisera un certain nombre d’œuvres dépeignant la Côte-du-Sud.