KAMOURASKA – L’historien Jacques Lacoursière était l’invité d’honneur du Musée régional de Kamouraska, dimanche dernier, pour un diner-conférence. L’historien a relaté, à la centaine de convives, l’histoire des 400 ans de présence francophone en Amérique.
Pour raconter l’Histoire, Jacques Lacoursière n’a pas besoin de tous ses ouvrages de référence. Quelques notes suffisent. « Raconter l’Histoire, c’est comme inviter quelqu’un à ma table. Pendant le repas, je ne mets pas mes livres de recettes à travers les plats», dit-il.
La conférence
Le récit de l’historien est précis et court. Il fait un survol des grands événements qui ont marqué la Nouvelle-France. Le public est captif et s’amuse du monologue de l’historien qui est ponctué d’humour et d’anecdotes.
Jacques Lacoursière raconte notre histoire et paraphrase les dires des personnages marquants. Il cite Frontenac en disant : « Les missionnaires ont converti plus de castors que d’autochtones » ou bien encore le mensonge de Jacques Cartier fait à Donnacona, chef amérindien : « La croix plantée ici servira à trouver l’endroit où jeter l’ancre de nos bateaux la prochaine fois ». Pourtant, il s’agissait d’une réelle prise de possession du territoire en vertu d’une loi européenne.
M. Lacoursière parle du peuplement de la colonie, de l’écrasement des Iroquois et de Trois-Rivières; lieu de contrebandes. De plus, l’historien raconte la perte de Terre-Neuve, des Grands Lacs, de l’Acadie et de la punition des Patriotes avec l’union du Haut et du Bas-Canada. Rien n’est blanc ou noir dans le récit. D’ailleurs, l’un des projets de l’historien est d’écrire, avec deux autres collègues, l’histoire de la Nouvelle-France et du Canada sous trois angles différents : la version française, la version anglaise et la version autochtone.
Langue française
La conférence se poursuit sur la langue française. M. Lacoursière parle des expressions québécoises, des régionalismes et des accents. Il parle de la pureté de la langue jusqu’à sa pauvreté et de son anglicisation. En exemple, M. Lacoursière lance quelques expressions propres aux Québec comme « Les sauvages sont passés », « Cinq miles passé le village, tu peux te marier » ou encore « c’est d’valeur ». M. Lacoursière parle aussi de bilinguisme. Il donne en exemple le francophone qui apprend l’anglais pour le travail et de l’anglophone qui apprend le français comme langue culturelle.
Jacques Lacoursière a terminé sa conférence en mentionnant que la meilleure façon d’intéresser la jeunesse quant à l’Histoire, c’est d’utiliser la généalogie. Il faut, selon lui, parler aux jeunes de leurs ancêtres et non se servir de « carottes » prises ici et là sur la ligne du temps. « Il vaut mieux se faire raconter l’Histoire que de se la faire enseigner », a-t-il conclu.