Une 4e édition pour L’Année des Anglais de Gaston Deschênes

Gaston Deschênes et la couverture de son livre. Photos : Wikipedia.org et Septentrion.qc.ca.

L’auteur originaire de Saint-Jean-Port-Joli Gaston Deschênes vient de faire paraître une 4e édition du livre L’Année des Anglais : La Côte-du-Sud à l’heure de la Conquête. La dernière, épuisée depuis plus d’un an, remontait à 2009, année du 250e anniversaire de la guerre de la Conquête.

Gaston Deschênes le reconnaît bien humblement, il est rare d’assister à quatre éditions d’un livre d’histoire régionale. L’Année des Anglais : La Côte-du-Sud à l’heure de la Conquête a été publié pour la première fois en 1988. Depuis, le livre a atteint un tirage d’environ 6000 copies. « Dans notre petit marché québécois, je crois qu’on peut commencer à parler de succès », dit-il.

L’historien qui réside à Québec a publié nombre d’ouvrages traitant de différentes facettes de l’histoire de la Côte-du-Sud depuis 1977. Il explique encore mal aujourd’hui pourquoi L’Année des Anglais : La Côte-du-Sud à l’heure de la Conquête s’est autant démarqué. L’absence de sources d’informations expliquant ou confirmant cette page d’histoire dans la région est assurément une des raisons, croit-il.

« Avant que je publie le livre, il y a 33 ans, peu d’historiens s’étaient intéressés à cet événement-là, chez nous. Non pas parce qu’il voulait cacher cette facette de notre histoire, mais simplement parce qu’il n’y avait pas d’archives disponibles sur cet événement-là », résume Gaston Deschênes.

Un rapport sur lequel il a mis la main au début des années 80 qui lui a permis de certifier que les Anglais s’étaient bel et bien arrêtés sur la Côte-du-Sud, notamment ceux auxquels il fait mention dans son livre. Ils auraient détruit l’équivalent de 1000 bâtiments dans la partie est de la Côte-du-Sud, le nombre étant inconnu à l’ouest de Cap-Saint-Ignace. La partie entre Kamouraska et Saint-Roch-des-Aulnaies aurait même été la plus touchée selon Gaston Deschênes.

« Une fois que la bataille des plaines s’est terminée et que Québec était cernée, les Anglais qui étaient sur la Côte-du-Sud se sont pressés d’y retourner. Ils sont donc passés plus rapidement dans l’ouest en remontant le fleuve », mentionne-t-il.

Questions sans réponse

Des questions demeurent toutefois sans réponse encore à ce jour. Gaston Deschênes souligne qu’à la fin de toutes ses conférences, les gens le questionnent toujours à savoir comment les gens ont passé l’hiver, ces événements s’étant déroulés durant l’automne 1759 et les maisons ayant été pratiquement toutes détruites. « J’aimerais le savoir, mais je n’ai pas l’information », poursuit-il.

Ces questions sans réponse entretiennent aussi, possiblement, l’intérêt que les gens de la région ont pour cet événement, depuis la première parution de l’ouvrage en 1988. Des monuments commémoratifs ont depuis poussé sur le territoire de la Côte-du-Sud afin de souligner ce passage des Anglais : un à Saint-Jean-Port-Joli, un autre à Montmagny à 2009 et le plus récent à Kamouraska en 2019.

« On peut pratiquement suivre les Anglais à la trace, maintenant. C’est signe que les gens se sont approprié l’histoire », déclare Gaston Deschênes.

L’Année des Anglais : La Côte-du-Sud à l’heure de la Conquête, est publié aux éditions Septentrion. Le livre est de nouveau disponible en librairie depuis le 11 mai.