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Une fermeture crève-cœur pour la buvette Ras L’Bock

Photo : Facebook Buvette Ras l’bock

Un volume de vente insuffisant dans un contexte économique difficile.L’expérience de la buvette Ras L’Bock à La Pocatière a finalement été de courte durée. À la suite de la soirée du samedi 6 mai, les propriétaires ont mis la clé dans la porte de façon définitive, après à peine sept mois d’opération.

« On aura toujours bien essayé », s’est exclamé Alexandre Caron, copropriétaire de la microbrasserie Ras L’Bock avec Julien Chouinard et David Lebel. Avec plus d’énergie, la buvette Ras L’Bock aurait pu continué d’exister quelques mois supplémentaires, dans l’attente de prendre réellement son envol, mais la tâche énorme qui attendait les trois microbrasseurs, dans le contexte économiques actuel, ne justifiait pas cet investissement en temps. « Même quand on faisait des shows, ce n’était jamais plein. Cent vingt-cinq, cent-vingt personnes maximum. Ça nous en aurait pris une cinquantaine de plus pour que la soirée soit réellement rentable. »

Le trio d’entrepreneurs ne disparaît pas du décor pocatois pour autant : son usine s’y trouve — dans le parc de l’Innovation — depuis quelques années, en plus d’une terrasse pour les curieux de passage sur la route 132, qui souhaitent s’arrêter déguster leurs produits.

Il n’en demeure pas moins que pour cette microbrasserie habituée aux succès depuis son ouverture il y a près d’une décennie, l’expérience de la buvette, qui avait pris la place de l’ancien Café St-Louis sur la 4e avenue Painchaud l’automne dernier, n’a pas été à la hauteur des attentes. « Les revenus n’étaient pas suffisants. On perdait de l’argent mois après mois », déclare Alexandre.

Ventes insuffisantes

Le copropriétaire compare les ventes de la buvette durant l’hiver à celle de son pub de Saint-Jean-Port-Joli pour la même période, alors que la population du milieu pocatois – La Pocatière et Sainte-Anne-de-la-Pocatière — compte plus de 5500 personnes, soit 2000 de plus. Si le tourisme aide grandement au chiffre d’affaires estival à Saint-Jean-Port-Joli, on reconnaît qu’à La Pocatière, les attentes étaient surtout logées du côté de la population étudiante pour la saison hivernale, clientèle qui n’a pas répondu.

« Les prêts et bourses n’ont augmenté non plus pour les jeunes dans le contexte inflationniste actuel », poursuit-il.

Alexandre Caron refuse néanmoins de faire porter le chapeau à un segment de clientèle plus qu’un autre. Le contexte économique fait « mal à tout le monde », et les microbrasseries en paient le prix également, dit-il. Certaines ont fermé dans les derniers mois, alors que d’autres microbrasseurs s’unissent pour consolider leurs productions respectives. Ras L’Bock a choisi d’ouvrir la buvette l’automne dernier, en connaissant bien cette réalité.

Quelques mois plus tard, alors que la situation économique ne s’est toujours pas redressée, maintenir ouverte une buvette non rentable ne constitue pas une décision d’affaire responsable. « On ne veut pas se retrouver fragilisé. »

La dernière soirée d’ouverture s’est déroulée le 6 mai dernier. Selon Alexandre Caron, les cinq employés qui travaillaient à la buvette ne se retrouveraient pas le bec à l’eau, puisque certains d’entre eux travailleraient aussi au pub de Saint-Jean-Port-Joli. Pour les autres, ils se seraient trouvé un emploi ailleurs. Précisions que Ras L’Bock n’était pas propriétaire du bâtiment, mais seulement locataire.