M. le Premier ministre, comme tant d’autres, je vous remercie de si bien prendre soin de nous dans cette grande épreuve provinciale et mondiale. Vous êtes au cœur de l’action à veiller sur notre province.
Je suis confiné et j’ai l’avantage de pouvoir penser à demain. Un demain qui aura su retirer les enseignements liés à la COVID-19 et à la mondialisation. Tels Jean Lesage et plus tard René Lévesque, vous serez le maître d’oeuvre de ce nouveau Québec à transformer. Ils ont construit un Québec plus instruit, plus ouvert sur le monde et fier de son identité. Redonner au Québec son autonomie dans les secteurs clés de sa survie et de son développement sera votre défi politique.
Aujourd’hui, je désire porter à votre attention l’enjeu de l’autonomie alimentaire. Le Québec nouveau, restera ouvert sur le monde, mais replacera, en son cœur, l’autonomie.
Pour redonner aux citoyens des villes et des régions, l’autonomie alimentaire, une révision complète de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles, devient urgente. Cette loi qui avait son sens lors de sa création en 1978 doit être adaptée au contexte nouveau. Elle aura donné le pouvoir à un seul syndicat (UPA), elle aura créé une agriculture industrielle intensive, elle aura tué la ferme familiale, elle aura protégé le territoire en vidant les régions.
L’accès aux terres et aux marchés est limité par une structure orientée sur une exploitation massive des terres et sur l’exportation. L’exemple le plus triste est l’industrie porcine qui enrichit de gros producteurs et nous laissent des rivières polluées.
La réflexion pour se redonner une autonomie alimentaire est déjà là. Un penseur tel M. Roméo Bouchard et le travail de l’Union paysanne prennent toute leur actualité. Les nombreux jeunes producteurs, dans différentes régions du Québec, auront réussi à traverser les embûches de notre politique agroalimentaire. Ils ont ouvert le chemin, il faut leur donner de l’espace pour partager leur passion et leur expertise. Il faut rapidement donner accès à des terres, de dimensions « familiales », à nos jeunes producteurs.
L’autonomie alimentaire du Québec passera par une refonte de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles. Votre parti politique aura traversé brillamment la crise actuelle. Après cette crise, il saura reconstruire un Québec plaçant l’autonomie, comme valeur centrale, en donnant priorité à l’autonomie alimentaire.
Michel Genest, Mont-Carmel