Urgence à Saint-Jean-Port-Joli : Le conseil derrière sa population

SAINT-JEAN-PORT-JOLI – Ils étaient environ une centaine dans la petite salle municipale, lundi soir dernier (8 octobre) à Saint-Jean-Port-Joli. D’entrée de jeu, le conseil, mené par le maire Jean-Pierre Dubé, a annoncé qu’il adoptait une résolution demandant, entre autres, une rencontre avec le ministre de la Santé Gaétan Barrette et le député libéral de Côte-du-Sud Norbert Morin. Mais la population voulait plus.

« Écrivez que vous exigez plutôt que vous demandez! », a lancé un premier citoyen. « Il faut plus de mordant », ajoutait au second. « Il faut que votre comité de rencontre accueille un représentant de la communauté », a ajouté le porte-parole d’Action d’urgence, Hervé Bernier.

Toutes ces demandes ont été acceptées par le conseil. « On va rajouter à la résolution que l’on veut ravoir les mêmes services qu’avant », a renchéri le maire, galvanisant la foule. Ce dernier s’est d’ailleurs dit motivé par le fait que le mouvement d’appui s’étendait à l’ensemble de la MRC.

Malgré la bonne volonté de son conseil municipal, la population voulait aussi s’exprimer. « C’est toujours la roue qui grince le plus qui se fait huiler en premier », a lancé Hervé Bernier. « Si on ne grince pas, on ne se fera pas huiler », a-t-il ajouté, applaudi par ses concitoyens.

Quant à la demande de rencontre faite auprès du ministre et du député, un citoyen a démontré son inquiétude : « Ce ne sera pas facile d’avoir un contact avec le ministre si le député a le pied sur le « break » », a-t-il lancé, faisant référence aux différents commentaires effectués par Norbert Morin depuis vendredi dernier, au sujet de la fin de l’aide des médecins dépanneurs à l’urgence de Saint-Jean-Port-Joli. Le conseil municipal a conclu en demandant aux citoyens de rester motivés dans leur démarche, ce qui devrait les aider à renverser la tendance.

Dynamique réaliste

Quelques heures avant la tenue de cette séance, le directeur général du CSSS de Montmagny-L’Islet, M. Gino Albert, affirmait au Placoteux que cette grogne était « légitime », mais qu’il fallait se « placer dans une dynamique de réalisme ».

« Il y a un peu plus de 9 000 utilisateurs de l’urgence, dont 94 % pour des priorités 4 et 5 », ajoutait-il. « L’objectif n’est définitivement pas de fermer, mais il faut rappeler qu’il y a 160 intervenants en santé sur le territoire de Saint-Jean-Port-Joli, il ne faut pas juste parler de médecins là ». Il a rappelé que le CSSS avait recruté depuis 2008 six médecins, pour six départs durant la même période.