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Vent d’opposition jusqu’à Ottawamaurice_gagnon20140629

LA POCATIÈRE — Le mouvement d’opposition au projet de pipeline Énergie Est prend de l’ampleur depuis le lancement de la campagne Coule pas chez nous !, lancée le 10 mai dernier ; ce qui fait dire à Simon Côté, porte-parole de STOP oléoduc Kamouraska, que « les projets d’oléoducs liés aux sables bitumineux ne sont pas mieux reçus au Québec qu’ils ne le sont dans l’Ouest ou aux États-Unis. »

Le maire de la ville de L’Islet, André Caron, et une agricultrice biologique, Guylaine Tourigny, ont, jeudi, lancé un cri d’alarme face à ce projet qui, disent-ils, n’a aucun avantage économique en plus de représenter un réel danger pour l’environnement. Bref, « il est temps de s’unir pour faire entendre notre désaccord », clament les opposants.

Selon Simon Côté, même Énergie Est admet que des déversements sont inévitable. À partir de données présentes sur le site web de la compagnie, il les évaluent à un million de litres par année sur une période de dix ans. C’est inquiétant pour la région, ajoute-t-il, car nul ne peut prévoir où et quand auront lieu les écoulements.

Qui va payer ?

« S’il arrive un problème, qui va payer ? », se demande le maire de L’Islet, André Caron. Les municipalités seront les premières affectées par la construction, les accidents et les déversements éventuels, croit-il. Les propriétaires doivent demeurer très prudents quand vient le temps de signer des ententes, ajoute le maire.

Copropriétaire des Jardins du Pied à Terre de Saint-Eugène de L’Islet, une petite ferme maraîchère biologique, Guylaine Tourigny, craint pour les entreprises comme la sienne. Durant les travaux, on ne pourra cultiver ce qui entraînera une perte de rendements et de revenus, dit-elle. « Une fois le tuyau en place, on va vivre avec un problème de compaction des sols », donc là encore une perte de rendements. Non seulement on ne sera plus maîtres chez nous, dit-elle, mais un déversement qui contaminera la nappe phréatique sonnera le glas de l’entreprise, ajoute Mme Tourigny.

Inaction du gouvernement

Les citoyens, propriétaires et élus municipaux qui souhaitent en savoir davantage peuvent visiter le site www.coulepascheznous.com. Ils y trouveront aussi la Déclaration de protection de notre territoire, qu’ils pourront signer, et les points de vente des pancartes pour afficher leur opposition.

Selon M. Côté, l’accueil réservé à la Marche des peuples pour la Terre Mère, la réaction des scientifiques, les manifestations contre le port pétrolier projeté à Cacouna et l’opposition au projet Northen Gateway témoignent, entre autres, de ce vent d’opposition répandu à travers le pays.

D’ici à ce qu’il existe des alternatives au pétrole, Simon Côté préconise le maintien des approvisionnements actuels, « suffisants pour nos besoins. »