SAINT-JEAN-PORT-JOLI – La transformation de fromage produit du lactosérum. Cette substance, aussi appelée « petit-lait », est la partie liquide issue de la coagulation du lait. Le lactosérum est un liquide jaunâtre, composé d’environ 94 % d’eau, de sucre (le lactose), de protéines et de très peu de matières grasses. C’est une forme de déchet de production.
Traditionnellement, le lactosérum était envoyé à des fermes porcines pour l’alimentation. « Depuis 2007, 2008, de dire Robert Tremblay, propriétaire de la fromagerie Port-Joli, avec la chute du prix du porc, le producteur avait qui je faisais affaire a fermé. » Pendant un certain temps, il a été autorisé à déposer son lactosérum dans les étangs municipaux d’épuration des eaux. Cependant, il a dû cesser environ un an plus tard et trouver une alternative.
Après quelques recherches, « la seule solution, pas la plus économique, mais la plus environnementale, dit-il, était de se tourner vers la méthanisation [gaz méthane] du lactosérum et des eaux blanches (eaux usées de lavage), afin de créer de l’énergie. »
On fait fermenter ces résidus dans un réservoir spécialement conçu – petite « usine » de traitement –, en absence d’air, avec des bactéries. « En dedans de huit heures, nous avons du méthane, une source d’énergie. » Cela est ensuite transformé en eau chaude, laquelle est passée dans un échangeur, et sert, entre autres, à pasteuriser le lait et au chauffage du bâtiment.
Les boues restantes sont vidangées une fois par année et les eaux filtrées peuvent aller dans les égouts municipaux. Une réutilisation quasi totale. « Au Québec nous sommes cinq ou six à utiliser ce système. Et moi j’ai été le premier. Et nous l’avons amélioré par nos expériences », mentionne-t-il. D’ailleurs, de plus en plus de fromageries se mettent à cette technologie originaire de France, mais qui se développe et s’adapte localement.
Nouvelles technologies
« En prenant ce tournant vert en 2009, nous avons beaucoup investi, afin de doter la totalité de la fromagerie de nouvelles technologies », de mentionner son fils Raphaël Tremblay. « Avec une simple connexion internet, ajoute-t-il, nous pouvons contrôler entièrement toutes les opérations, autant côté traitement des eaux usées/énergétique, que du côté applications à la fromagerie elle-même. » D’ailleurs, il se sert quotidiennement de son IPhone pour s’assurer du bon fonctionnement de l’usine, et ce, même quand il est à l’extérieur de Saint-Jean-Port-Joli. (R.L.)
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