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10 ans plus tard : Les grandes marées qui ont renforcé l’aboiteau

Photo : Courtoisie Municipalité de Saint-André-de-Kamouraska.

Les grandes marées du 6 décembre 2010 ont eu de tristes conséquences à Saint-André-de-Kamouraska. Dix ans plus tard, force est de constater que cette catastrophe est venue renforcer la place de l’aboiteau au sein du village ainsi que son rôle protecteur dans l’imaginaire collectif des résidents.

Saint-André-de-Kamouraska se situe en majeure partie en zone inondable. En 1982 et 1991, il a été jugé nécessaire de construire un aboiteau afin de protéger le village de la crue des eaux lors de fortes tempêtes.

Le temps a toutefois fait son œuvre. Dans les années qui ont précédé les grandes marées, l’aboiteau s’était affaissé naturellement à son sommet à plusieurs endroits. Ailleurs, l’homme s’était chargé de diminuer sa hauteur, en quête d’une meilleure vue sur le fleuve. Ce que tous appréhendaient est finalement arrivé le 6 décembre 2010.

« L’ampleur de la marée a été telle que l’eau a complètement submergé la digue. Où l’aboiteau était déjà fragilisé, l’eau s’est frayé un chemin encore plus facilement », raconte Gervais Darisse, qui était déjà maire de Saint-André à l’époque.

1,5 m d’eau s’est accumulé dans le village au plus fort de l’inondation. 80 personnes ont été évacuées, mais heureusement, personne n’est décédé. Pas moins de 45 propriétaires ont ensuite été indemnisés par le ministère de la Sécurité publique pour un total de 202 587 $.

Irène

Les restes de l’ouragan Irène qui ont aussi laissé des traces dans la région en septembre de l’année suivante ont ensuite convaincu le Ministère de relever la digue du village d’un mètre de plus que les plus hautes marées. Comme le souligne le maire, aussi tristes ces événements ont été, autant ils ont permis à Saint-André d’être mieux considérée par le ministère de la Sécurité publique.

En 2010, ce même ministère avait tardé à aviser la Municipalité des risques auxquels le village était exposé à l’approche des grandes marées, de l’avis du maire. L’année suivante, c’est la Municipalité elle-même qui prenait les devants auprès de la Sécurité publique à l’approche d’Irène, alors qu’elle craignait un autre débordement du fleuve.

« La menace est surtout venue des cours d’eau intérieurs cette fois-là, mais le Ministère a tout de même jugé bon de dépêcher quelqu’un à Saint-André pour observer toutes les mesures de protection qu’on mettait en place pour protéger le village », poursuit le maire.

L’aboiteau a finalement été rehaussé l’année suivante au coût de 180 000 $, dont 140 000 $ ont été déboursés par la Sécurité publique. Sa longueur fait désormais 2,5 km et ceinture le village de Saint-André en bordure du Saint-Laurent.

« Le Ministère recommandait de le monter plus haut. Ce n’était pas gagné d’avance. Il a fallu négocier avec chaque propriétaire à proximité pour qu’il nous autorise à faire les travaux nécessaires. Au final, la catastrophe a quand même permis aux résidents du village de réaliser la valeur protectrice de la digue, qui est très respectée depuis », reconnaît Gervais Darisse.

La MRC de Kamouraska et la Municipalité de Saint-André désirent maintenant faire reconnaître les aboiteaux comme ouvrage de protection face aux intempéries. Advenant une reconnaissance de Québec à cet effet, moins de restrictions pourraient être imposées aux citoyens de Saint-André désireux d’agrandir leurs résidences dans le futur. Une étude doit être menée prochainement pour vérifier la qualité de ces ouvrages.