19 000 $ d’écart entre deux inspections d’entretoit

Les inspections d’entretoits questionnables semblent être encore d’actualité dans la région. L’an dernier, une citoyenne de Saint-Denis-De La Bouteillerie mettait en garde les gens de la région après avoir vécu une « inspection » de son grenier qui avait soulevé plusieurs soupçons chez elle. Il y a quelques jours à peine, le même modus operandi s’est reproduit chez Dario Gagnon de Rivière-Ouelle.

Propriétaire d’une grande maison ancestrale qui a déjà connu un dégât d’eau, Dario Gagnon songeait depuis un moment déjà à faire inspecter son grenier. Lorsqu’il a été contacté par une entreprise de l’extérieur de la région, il a décidé de passer de la parole aux actes. « Ils m’ont dit qu’ils étaient détenteurs d’une subvention gouvernementale, qu’ils pouvaient inspecter mon entretoit gratuitement et que s’il y avait des travaux à faire, il serait fait par des entrepreneurs de notre région », raconte-t-il.

S’il avait quelques doutes avant l’arrivée de « l’inspecteur » sur la légitimité des pratiques de l’entreprise en raison du questionnaire téléphonique qu’on lui avait fait passer, Dario Gagnon avoue que c’est lors de ladite inspection qu’il a commencé à remettre en question leur bonne foi. « Ils sont montés dans le grenier. Je les ai accompagnés et ils m’ont dit qu’il y avait des champignons partout. Ils estimaient les travaux à plus de 20 000 $ et il n’était plus question que je me tourne vers des entrepreneurs de la région pour faire faire les travaux. »

« J’ai demandé une carte d’affaires. Je voulais également une soumission en bonne et due forme. “L’inspecteur” m’a écrit un numéro de téléphone sur un bout de papier. Je me suis dit que je n’embarquais pas là-dedans et que je vérifierais tout ça » – Dario Gagnon.

Vérifications

À la toute fin de l’inspection, Dario Gagnon se disait plus suspicieux que jamais. « J’ai demandé une carte d’affaires. Je voulais également une soumission en bonne et due forme. “L’inspecteur” m’a écrit un numéro de téléphone sur un bout de papier. Je me suis dit que je n’embarquais pas là-dedans et que je vérifierais tout ça », a-t-il confié.

Lors de sa vérification auprès de l’Office de protection du consommateur, Dario Gagnon a découvert que l’entreprise était également connue sous six autres noms et il a constaté que cette même entreprise cumulait pas moins de huit mises en demeure en moins d’un an, dont six entre août 2017 et février 2018. Celles-ci concernent des pratiques trompeuses ou déloyales; le contenu, le paiement, l’annulation, la modification ou l’interprétation de contrats; et la qualité du service à la clientèle ou la non-conformité d’un bien ou d’un service livré.

Contre-expertise

S’il a décidé de ne pas aller de l’avant avec cette entreprise pour la réfection de son entretoit, l’expérience qu’il a vécue a tout de même convaincu Dario Gagnon de faire faire une contre-expertise par un entrepreneur en construction de la région. Le verdict : « Aucun champignon. Il manque un peu d’isolation et de ventilation. C’est tout. Je devrais m’en tirer tout au plus avec une facture de 1000 $ », déclarait-il, avant d’inviter les gens de la région à faire preuve de vigilance s’ils sont contactés par la même entreprise que lui.