Démarrer une nouvelle entreprise n’est pas chose facile, en reprendre une également. Christine Picard a pourtant réussi ce pari dans les derniers mois avec la Librairie L’Option de La Pocatière. Et plutôt que lui nuire, la COVID lui a même été bénéfique.
Christine Picard a réalisé deux rêves en 2020 : acheter une librairie et une maison centenaire. 2020, dit-elle, n’a donc pas été si mal dans son ensemble.
« J’ai toujours travaillé en librairie, autant durant mes études qu’après. Mais j’étais frileuse au départ de me lancer là-dedans à titre d’entrepreneure », explique-t-elle.
L’opportunité s’est présentée par le biais du patron de son conjoint Rémi Faucher, propriétaire de Monburo.ca (Hamster). Un partenariat entre son entreprise et la Librairie L’Option où il y vendait de la papeterie lui a permis de jouer les entremetteurs avec les anciens propriétaires Marie-Claire Robitaille et Sylvain Hudon, à la recherche plus ou moins active d’une relève.
« Rémi et sa conjointe Josée Létourneau m’ont bien guidé dans le processus. Ils sont même investis comme actionnaires au sein de l’entreprise », indique Christine.
L’acquisition s’est finalisée au début du mois d’août. Le transfert de connaissances entre les anciens propriétaires et Christine, qui assume seule la gestion de la Librairie, s’est déroulé sur quelques semaines.
Hausse des ventes
Entre deux vagues de COVID-19, le virus n’a pas trop embêté la nouvelle libraire dans les premières semaines. Et même quand il a repris de la vigueur à l’automne, faisant craindre un passage du Kamouraska en zone rouge, les affaires n’ont pas fléchi, à l’image des autres librairies indépendantes au Québec qui ont enregistré une hausse de leurs ventes de livres de 18 % en 2020, de rapporter La Presse.
« Depuis que je suis devenue copropriétaire, l’augmentation des ventes mensuelles de livres oscille entre 15 et 25 %. La hausse est moindre en décembre avec 18,5 %, mais on a aussi perdu une semaine d’ouverture à cause du confinement des Fêtes », souligne-t-elle.
Sur le web, la progression est encore plus fulgurante : 109 % entre décembre 2019 et décembre 2020. Les ventes s’effectuent par le biais du site Leslibraires.ca.
« L’engouement pour le livre physique est quelque chose qui s’observe depuis quelques années et les librairies indépendantes sont celles qui en bénéficient le plus. La valorisation de l’achat local à cause de la COVID est simplement venue cristalliser une tendance », analyse Christine Picard.
La jeune libraire ne compte pas s’asseoir sur ses lauriers pour autant, elle sait que l’après-pandémie amènera d’autres défis. Elle compte bien les relever en misant sur le dynamisme de son entreprise, un service à la clientèle exemplaire et une présence accrue sur le web et les médias sociaux.