Natif de Saint-Pascal, Pascal Pelletier a parcouru un long chemin depuis ses débuts dans la personnification féminine, il y a maintenant 25 ans. Pour celui qui a grandi dans un environnement aimant et ouvert, devenir drag queen était une évidence.
Lorsqu’il monte sur scène, Pascal se transforme en Mary J. Kay. Il a toujours ressenti un profond désir d’expression artistique. Son goût pour le spectacle remonte à l’enfance, alors que sa grand-mère Rita Pelletier lui racontait des histoires sur Guilda, une figure marquante de la personnification féminine au Québec.
« Quand j’étais petite, mon idole, c’était Guilda. Je savais que c’était un homme, mais ça ne nous dérangeait pas. On voulait toutes être belles comme lui », lui avait-elle confié. Ces paroles l’ont marqué. « Ça m’a donné la confiance d’avancer, ça montrait qu’elle était fière de moi », raconte-t-il, encore ému en pensant à sa grand-mère, décédée en 2009.
Ses parents Édith Tremblay et Bertrand Pelletier, qui habitent toujours au Kamouraska, sont immensément fiers de leur fils. « Ils m’ont toujours soutenu dans tout ce que j’entreprends, et ils sont mes plus grands fans », confie-t-il.
Pascal Pelletier, qui a fait ses études secondaires à l’École Chanoine-Beaudet de Saint-Pascal, n’a jamais caché sa passion pour l’art de la drag, et a toujours vécu pleinement son identité, trouvant dans cette forme artistique une liberté d’expression sans égale. « Je n’ai jamais eu besoin de faire un coming out. Je vis juste ma vérité, et ceux qui veulent en parler peuvent le faire », dit-il avec assurance.
Un métier exigeant
Être drag queen est une vocation pour Pascal. Depuis 25 ans, il se produit sur différentes scènes, principalement au Québec. Que ce soit pour des soirées privées, des anniversaires ou des spectacles en grande pompe, Mary J. Kay illumine les scènes et fascine par sa ressemblance avec des icônes comme Patsy Gallant ou Isabelle Boulay.
La préparation pour chaque performance est rigoureuse : maquillage, costumes, il faut regarder les vidéos de l’artiste pour répéter les gestes, les mimiques et les chorégraphies, apprendre les paroles de la chanson par cœur pour un lipsync parfait, tout est calculé. « C’est un art qui demande une discipline de fer. Il ne s’agit pas seulement de bien paraître, il faut captiver le public », confie-t-il.
Aujourd’hui, Pascal se produit régulièrement dans des événements privés, mais également dans des bars comme le Cocktail ou le Sky à Montréal, le St-Matthews à Québec, où il est en résidence, et différents festivals. Souvent, avant de monter sur scène, les paroles de sa grand-mère lui reviennent en mémoire.
« Elle était de l’époque où être une drag queen n’était pas aussi accepté qu’aujourd’hui. Pour elle, que je fasse ce métier, c’était une forme de révolution, mais aussi une fierté. C’est émotif. Ça montre qu’elle aussi était fière de moi », raconte-t-il.
Pascal, 46 ans, monte actuellement un grand spectacle pour célébrer les 25 ans de Mary J. Kay. Question de clore un chapitre et d’en commencer un nouveau, Pascal a récemment mérité une mention spéciale lors d’un gala à Montréal pour souligner ses 25 ans de carrière.
Pour l’engager, il suffit de le contacter via ses réseaux sociaux. « J’aime ce que je fais, et si je peux apporter un peu de bonheur et de paillettes dans la vie des gens, ce sera mission accomplie! », conclut-il.
La question qui tue : Est-ce casse-gueule de danser en talons hauts? « Plus c’est haut, plus c’est facile », plaisante-t-il. Nous le croyons sur parole.